Marseille porte son regard sur Cassis...
port de pêche, inspirateur des Modernes.
Profitant de l’année « Marseille Provence Capitale Européenne de la Culture », la Fondation Regards de Provence et la Ville de Cassis ont mis sur pied une exposition dédiée au port de Cassis lieu d’inspiration pour de nombreux peintres et artistes. Répartie, à Marseille au Musée Regards de Provence et à Cassis dans les Salles Voûtées et le Musée Municipal d’ATP, elle se tiendra jusqu’au 6 octobre prochain.
- Charles Camoin - 1979/1965 -
Port de Cassis, huile sur toile 38 x 54 cm, Collection et photo Fondation Bemberg
C’est la période la plus féconde et la plus significative qui a été choisi, entre 1845 et 1945. Dès que la route de Marseille fût construite en 1840 et que la voie ferrée y acheminât en 1859 les premiers voyageurs, Cassis devint une des destinations privilégiées par les peintres à la recherche de lumière, de soleil et des rencontres entre le ciel de Provence, la mer Méditerranée, le tout agité par le Mistral... Les peintres locaux comme Guigo, Garibaldi, Ponson ou Loubon connaissaient déjà le chemin.
D’autres vont bientôt s’approprier ce site enchanteur, apaisant, inspirant. Signac débarque et décompose la lumière en de petites touches magiques qui restituent le bonheur de vivre. Avec lui tout n’est que brillance, réflexion de la lumière sur la peau, la mer, les arbres... Un langage pictural que les impressionnistes adoptent et transforment. Puis voilà que les fauvistes et les cubistes quittent Paris pour imposer leur vision contrastée d’un monde où chantent les cigales, un monde au sud de... Montélimar. Derain et Friesz croisent Manguin et Picabia et côtoient les Marseillais Camoin, Verdilhan et Girieud. Débutent en 1920 les Années folles qui voient arriver les Américains et une pléiade d’artistes étrangers. La deuxième guerre succède à la première et marque la fin de cette période prolifique.
Tous ces artistes ont pris comme modèle le soleil et la mer, les calanques, les vignes, les oliviers et les pins parasols qui courraient jusqu’au rivage. Pour beaucoup comme Picabia : c’est le « paradis terrestre » ! Ce sont les traces de ce paradis qui sont aujourd'hui visibles dans cette exposition... bicéphale jusqu’au 6 octobre. Il ne faut pas faire l’économie de ce voyage à travers le temps et la vision transcendée par quelques dizaines d’artistes exceptionnels de ce coin qui rassemble en un seul lieu tous les ingrédients qui caractérisent l’art de vivre de la Méditerranée occidentale.
Rudolf Kundera - 1911/2005
Port de Cassis, huile sur toile 38 x 54 cm - Collection particulière (photo Jean Bernard)
Au
tournant de la modernité (1845-1945)
Musée Regards de Provence - Rue Vaudoyer - 13002 Marseille
Salles voûtées et Musée municipal -
Cassis
jusqu’au 6 octobre
Un catalogue richement illustré, édité par l’Association Regards de Provence et rédigé par l’historien d’art Pierre Murat, commissaire de l’exposition, accompagne celle-ci.