Nice : les réflexions méditerranéennes de Keisuke
qui fête les 10 ans de son restaurant étoilé.
Keisuke Matsushima ne manque pas de ressources et d’idées. Avec un calme... olympien, main de fer dans un gant de velours, il passe de son établissement étoilé de la rue de France, à son Bistrot « L’Ecole de Nice » de la on ne peut plus nissarte rue Buffa puis va vérifier que tout se passe pour le mieux rue Gubernatis ou officie Dasuke Masuda au piano du « Poséidon », sa dernière trouvaille...
- Keisuke Matsushima -
Points communs dans les trois adresses, le minimalisme, l’intimisme des lieux et la précision d’une cuisine méditerranéenne car, paradoxe de l’histoire, si les cuisiniers sont japonais, les plats sont essentiellement français, le plus souvent du Sud... Keisuke revendique haut et fort mais avec beaucoup de douceur aussi, cette sorte de mission qu’il s’est donné de rendre un hommage intemporel à la culture méditerranéenne à travers sa cuisine.
Il ne cache pas le respect qu’il a des civilisations qui ont façonné cette partie du monde où il a choisi de poser ses pénates (ce qui ne l’empêche pas de faire de fréquents aller/retour au pays où le soleil se lève...). Des voyages et des expériences en Grèce et en Italie l’ont convaincu qu’il était sur la bonne voie, ce que lui avait confirmé son ami trop tôt disparu Sacha Sosno.
sorbet céleri, oeuf mimosa, cebettes, anchois -
Ce dernier lui ouvre les yeux et le conforte dans ses recherches personnelles et culinaires. Oui, faire la cuisine peut être un art et Kei possède les ingrédients nécessaires : sensibilité, ouverture d’esprit, technique, précision et rigueur, inventivité.
L’étoile accordée par Michelin fait acte de confirmation tout comme le succès de son établissement éponyme désormais situé au 22 ter de la rue de France. Nouvellement décoré par Jean Grisoni, c’est un espace confortable, épuré, délicat, tout à fait approprié pour recevoir une clientèle sensible au message du maître et à ses savantes compositions. L’occasion cet hiver de goûter à un Risotto aux cèpes, sabayon de cèpes et truffes blanches - 60 €. Les amateurs de produits de la mer se délecteront des Gamberonis de la pêche de San Remo rôtis à l’orange mimosa, fregola sarda au jus de bouillabaisse, moules, vongoles - 46 €. Les carnivores apprécieront le Mille-feuilles de Bœuf Simmenthal, juste saisi au wasabi saveur japonaise - 42 €. Pour dessert, le Potimarron en biscuit coulant, chantilly à la vanille, mostarda de poire, glace châtaigne - 18 €, comblera les becs sucrés du monde entier...
- Foie gras de canard du Gers au nougat de
Provence
fruits d’automne, fleur de sel de Camargue -
photo © Aurélie Jeannette
Il semble évident que Keisuke fait maintenant parti du paysage et de notre patrimoine azuréen. C’est en ce sens que le maire de Nice, Christian Estrosi lui a remis un significatif Aigle de Cristal et que le Ministre de la Culture, Jacques Lang, lui avait accroché l'an dernier les insignes de Chevalier dans l’ordre des Arts et des Lettres et saluer « l'esprit de détournement qui convoque de manière si singulière les traditions culinaires du Japon et de la Méditerranée. » CQFD !
Restaurant Keisuke Matsushima*
22 ter, rue de France
- Nice
tel. 04 93 82 26 06
Déjeuner (du mardi au vendredi, hors jours fériés) : Entrée, plat et dessert : 28 €
« Balade d’Automne », disponible au déjeuner et dîner :
48 €
« Saveurs et terroirs » pour l’ensemble de la table : 90 €