Gaston Franco quitte Bruxelles
et... l’UMP.
Gaston Franco, un des élus des Alpes-Maritimes les plus « capés », tire sa révérence et laisse percer son amertume. Ce qui amène à poser la question qui dérange : a-t-on, peut-on avoir des amis en politique ?
- Gaston Franco -
Après avoir passé la main dans des conditions, disons, agitées à la Mairie de Saint-Martin Vésubie qu’il a présidé pendant 25 ans, Gaston Franco n’a pas été reconduit dans la dernière liste des européennes alors qu’il avait effectué un travail sérieux et reconnu par ses pairs.
Visiblement déçu de ne pas avoir été retenu pour représenter la France et son département sur la liste UMP, autant que par la confusion qui règne dans son parti, l’UMP, il a décidé de mettre un terme à sa vie politique. Il vient de valider son départ du Conseil Régional auprès de Michel Vauzelle. Il a transmis également à Christian Estrosi sa lettre de démission de l’UMP.
C’est la fin d’une longue carrière commencée professionnellement en 1971 aux côtés de Francis Palmero, au Conseil Général comme que Directeur de cabinet. Directeur du tourisme de la ville de Nice pendant 20 ans, avec Jacques Médecin, il intègre l’Assemblée départementale en 1985 dans le canton de Saint-Martin Vésubie dont il devient le Maire en 1989. Élu Député français en 1993, il vit la dissolution de 1997 comme une grande erreur politique de la droite modérée.
On se rappelle aussi qu’il avait accepté de démissionner de son siège de Conseiller général pour permettre à son ami de 20 ans (c’est l’expression consacrée pour parler de son meilleur ennemi), Eric Ciotti, qui avait raté la marche à Nice, de prendre sa place et avec, la présidence du Conseil général des Alpes-Maritimes que lui avait laissé son ami de toujours (autre expression consacrée...), Christian Estrosi. Cela lui avait valu une place éligible sur la liste UMP aux européennes. On le voit, un entrecroisement de négociations et d’accommodements, à l’époque remarquée et dénoncée. À l’arrivée, un élu qui se révèle appliqué et compétent, qui fait du « travail »... avec cœur.
À Bruxelles Gaston Franco impressionne ses pairs qui le consacrent dès sa première année de mandat « Député européen de l’année ». Il s’investit dans des dossiers qui touchent à l’énergie et à l’écologie. Pour la petite histoire, sa position... compatissante vis-à-vis des loups lui vaut quelques ennemis dans le haut pays ainsi que dans les instances départementales qui comptent de nombreux chasseurs invétérés habitués à tirer sur tout ce qui bouge (désolé).
Président européen de l’intergroupe sur la forêt, il venait d’être désigné en tant qu’expert pour la forêt méditerranéenne et rentrait notamment d’une conférence au Maroc. Président du club du bois, il aura marqué son passage au Parlement par de nombreux textes en faveur de la forêt, l’environnement et le développement durable. Son engagement en faveur de la santé des abeilles a été apprécié. Ainsi, le Prince Albert de Monaco était à ses côtés le 2 avril dernier lors de la « Bee week » qu’il organisait.
Un bilan plutôt exemplaire qui contraste avec celui d’autres députés européens français qui ne se sont faits remarqués, une fois élus, que par leurs absences répétées... Longtemps joueur, le voilà maintenant sur le banc de touche, aux premières loges pour compter les points... à 70 ans, ya pas de honte !