Cannes : les candidats aux élections départementales

déclarent leur flamme.

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Une élection en chasse une autre et on a coutume de dire que chez nous, les politiques sont continuellement en campagne pour se faire élire ou réélire. Les électeurs eux boudent de plus en plus les urnes surtout lors d’échéances dont ils décodent mal les enjeux. Le gouvernement actuel n’a pas suivi le projet de la droite qui constituait essentiellement à regrouper département et région avec à la clef, moins d’élus qui auraient eu ainsi une double casquette et des économies d’échelle réalisées.



- Philippe Buerch et Jocelyne Duhalde avec 
leurs suppléants Carole Tuaillon et Emmanuel Porri -

Ce n’est pas le cas de figure choisi mais, changer le nom d’élection cantonale en élection départementale et passer d’un scrutin uninominal à celui d’un binôme mixte, chacun des candidats étant accompagné d’un suppléant, risque de dérouter les électeurs et à les démotiver. Quant aux économies à réaliser, elles ont fondu au soleil des bonnes intentions...

Les cantons qui concernent le bassin cannois ont été redécoupés ce qui ne facilitera pas non plus la compréhension pour le public. Plusieurs électeurs rencontrés ne savent pas sur quel secteur ils se trouvent. Le seul avantage pourrait être celui d’une redistribution des cartes avec quelques noms connus dont celui du maire de Cannes David Lisnard qui reste à l’est de sa ville sur un canton où il est déjà Conseiller. Même avec la modification géographique du canton, sa réélection ne fait aucun doute d’autant que personne à droite ne semble vouloir lui apporter la contradiction... Intouchable !

Le canton de Cannes 1, à l’ouest de la ville, offre plus d’incertitudes. Les candidats adoubés par la majorité municipale, Joëlle Arini et Franck Chilki, sont peu connus et ont tout à prouver. Ils auront sur leur chemin d’autres concurrents, eux aussi de droite. Il semble acquis que Philippe Tabarot sera de ceux-là. Conseiller sortant (sur Cannes centre qui n’existe plus), il a toute la légitimité pour le faire.

Philippe Buerch vient de son côté d’officialiser sa candidature au cours d’une conférence de presse. Il était accompagné de sa colistière Jocelyne Duhalde qui fut adjointe à la Culture à Mougins et dont le mari, Roger, fut maire de cette même ville et vice-président du Conseil général des Alpes-Maritimes. Leurs suppléants étaient eux aussi présents, apparemment très motivés. Il s’agit de Carole Tuaillon, avocate et cofondatrice du Lions club de Cannes-Festival, et d’Emmanuel Porri, propriétaire de la Maison Corse et d’agences immobilières.

Le notaire cannois avance ses arguments avec conviction et qualifie sa candidature de parallèle, en aucun cas comme une opposition politique frontale. Il a en effet montré sans pour autant renier ses choix passés, qu’il reconnaissait la légitimité du nouveau maire auquel il s’était opposé (on l’a d’ailleurs vu à la cérémonie des vœux). Une situation qui n’est pas sans rappeler celle vécue lors des dernières élections au Sénat. Philippe Buerch avait participé activement à la campagne et au succès de Jean Pierre Leleux. Ce dernier, écarté par les instances au profit de l’ex femme de Christian Estrosi, avait déjoué les pronostics et les... arrangements entre amis pour retrouver son siège au Palais du Luxembourg.

Philippe Buerch pourrait même jouer dans le contexte actuel le rôle de pacificateur entre Cannes et Le Cannet, car l’heure n’est plus aux déchirements, du moins c’est le message qui est à l’ordre du jour. Les lignes pourraient bouger et une realpolitik prendre le dessus pour le plus grand bénéfice des habitants de ces communes.

La Bocca et la partie du Cannet (notamment de Rocheville) concernées par ce canton sont des quartiers avant tout populaires et Philippe Buerch y puise le bien fondé de sa propre candidature. Enfant de La Bocca (sa maman y habite toujours), il en connaît toutes les rues, leur passé et leur récente évolution. C’est là d’ailleurs que se joue l’avenir de Cannes avec des espaces encore à urbaniser et des projets compatibles avec son histoire et un développement durable ; en ligne de mire l’emploi et la jeunesse, la sécurité, le social.

Avec un engagement politique de plus d’une quinzaine d’années et plusieurs campagnes menées, la candidature de Philippe Buerch a du sens. Son investissement dans la vie associative, la réussite de « Agir », organisatrice de conférences-débats sur des thèmes de société et d’actualité dont la plus récente (celle de Frédéric Encel le 17 décembre dernier), était tristement prémonitoire, contribuent à sa crédibilité. Libéral, républicain et social, PB se place au-dessus des clivages politiques, et des querelles de personnes. Il s’agit pour lui de faire vivre le débat d’idées, et de trouver ensemble des solutions aux problèmes de nos sociétés.

Philippe Buerch enfonce le clou : son équipe et lui partent pour gagner, et ce malgré l’absence de la présumée sacro-sainte investiture de la majorité départementale. Mais l’étiquette de l’UMP fait moins recette aujourd’hui et plusieurs candidats l’avaient affichée lors des dernières municipales avec, disons, beaucoup de discrétion...

La campagne s’annonce courte, rien n’est joué. Les résultats seront-ils impactés par les récents événements et bénéficieront-ils, au premier tour, au FN ? Quel sera le taux de participation lors de ce scrutin ? Beaucoup d’inconnues, sans compter les impondérables de l’actualité... et ses répercussions sur l’humeur du jour.