Régionales : le Front National crée la pagaille
au sein du PS et des Républicains…
La perspective de perdre des régions au profit du FN accentue, s'il le fallait, l'hystérie qui a saisi les appareils des deux grands partis qui, alternativement, gouvernent le pays. Au point que leurs adhérents et sympathisants ne savent plus à quel candidat se voué, quel élu aussi. Au point que les électeurs, le moment venu, ne sauront plus comment et pour qui voter.
Manuel Valls à gauche, Christian Estrosi à droite se disent prêts à une alliance que certains jugent contre-nature. Chaque fois que le FN serait en mesure de gagner, le PS et les Républicains s'allieraient au second tour. Un... arrangement qui fait débat, c'est le moins qu'on puisse dire. Valls risque gros et le PS aussi qui trouvent sur leur chemin leurs alliés historiques EELV, les Communistes et les plus à gauche encore, qui en mangent leur chapeau… Chez les Républicains, c'est plus flou. Les uns sont prêts à tout pour faire obstacle au Front qu'ils voient avant tout comme un concurrent. Les autres refusent à mettre ou remettre en selle les candidats d'une gauche qu'ils exècrent, préférant le cas échéant, s’abstenir lors d'un second tour à risque.
Christian Estrosi, le chef de file des Républicains en région PACA, se positionne sans ambiquité. « Battre le FN est un devoir moral » déclarait-il sur RTL, allant jusqu'à préconiser cette alliance de circonstance avec le PS. Un changement de stratégie et de philosophie politique… radicales qui n'ont pas échappées à Franck Allisio. Ex-président des « Jeunes actifs » des Républicains devenu le porte-parole de la campagne régionale de Marion Le Pen, il connaît bien le sujet et de se gêne pas pour tacler la tête de liste choisie pour ses ex-amis. Démonstration :
« Faut-il rappeler à Christian Estrosi que le président de son comité de soutien, Jean-Claude Gaudin, a présidé la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur de 1986 à 1992 en ayant demandé et accepté le soutien des élus régionaux du Front national ? Faut-il lui rappeler que nous n’avons pas retrouvé le début d’une trace de démission, ni même de condamnation de Jacques Médecin en 1990 quand il déclarait être d’accord à 99% avec le Front national alors qu'il était son adjoint ? Faut-il rappeler aussi qu’il était favorable en 1998 à une alliance avec le Front national pour faire barrage à la gauche et qu’il avait même accepter d’être le 1er Vice-Président avec un Président du Conseil régional issu des rangs du Front national ?… »
La tactique du gendarme Estrosi sera-t-elle payante ? On le sait, les Français ont la mémoire courte, beaucoup d'entre eux ne lisent jamais les professions de foi des candidats et lorsqu'ils se décident, ce n'est souvent pas la raison qui les guide mais l'émotion. Une émotion entretenue par les États-majors des partis concernés, aidés par des communicateurs aux faits des mécanismes du passage à l'acte, et distillée par des médias tenus aux… bourses par les subventions octroyées… Dézolé !