Archives : le droit à la délinquance...
bientôt dans notre Code pénal ?
- édito du Magazine Paris Côte d'Azur de février 2003 - Tout change, rien ne change !
Il y avait le droit à la santé, à l'éducation pour tous. Mais une partie de la population manifeste sa présence en multipliant les actes d'incivilité, de délinquance, dans une expression de plus en plus violente. Ne revendiquerait-elle pas un nouveau droit, le droit à la délinquance?
On constate qu'elle se rebelle lorsque, prise sur le fait, elle s'oppose à toute forme d'autorité. Une réaction en chaîne se déclenche alors et un quartier entier s'embrase quand la police arrête un coupable. Pardon, il faut désormais dire un présumé coupable, le droit des malfrats devant être scrupuleusement protégé, sous peine d'annulation de la procédure. Une question subsidiaire se pose : la victime doit-elle être considérée elle aussi comme "présumée" ?
L'impuissance de la Police, comme celle de la Justice, est manifeste. Nombre de lois sont obsolètes, les prisons sont pleines, les prétoires débordent. On dit alors que c'est un phénomène de société. Sous-entendu, qu'il faut en prendre son parti.
Tous les matins, l'actualité vient déverser son lot de violence ordinaire. Ici, une retraitée, lors d'un vol à l'arraché, est sauvagement frappée ; là, des policiers et des pompiers sont "caillassés". Les pauvres, ils étaient venus pour éteindre quelques voitures qui brûlaient ! C'était trop pour les auteurs et leurs amis qui s'étonnent qu'il n'existe pas encore un droit à brûler les voitures de leurs voisins, à insulter la police, un vrai droit au désordre en somme !
Les tags prolifèrent, ils se répandent comme une traînée de poudre et n'épargnent plus aucun quartier. Simple expression du désarroi d'une jeunesse qui ne souffre aucune contrainte, incivilité banale et pourquoi pas sympathique, ou signe d'un refus total de l'autorité, des règles d'une vie en société ?
La Droite au pouvoir a montré ses limites. M. Pasqua, ministre de l'Intérieur, n'avait guère marqué de points. La Gauche, prisonnière de sa "générosité", est incapable d'endiguer le phénomène. Elle pourrait même l'avoir favorisé en se montrant tolérante jusqu'au laxisme, en dissimulant son échec par des tentatives répétées de minimisation. Elle pourrait, pourquoi pas, allant au bout d'une idéologie de tolérance, proposer un droit à la délinquance et au désordre.
Le synonyme de délinquance, le seul qui figure au dictionnaire, c'est "criminalité".