Décembre 2003 : retour
vers le futur !
- Corse , Tombouctou... construire sur du sable...
- Graffitis. Ils ont fleuri depuis quelques années sur certains murs de nos villes (notamment à Grasse) des slogans provocateurs tel : les Français dehors ! Ce ne sont sûrement pas des Corses qui en sont les auteurs. Dans le petit village corse de Luri, ce sont pourtant ses habitants qui se sont aller à cette perverse et révélatrice provocation : I Francesi fora ! Sur le continent comme sur la petite île, un point commun existe entre les auteurs de ces graffitis : ils ne se sentent pas français !
- Tombouctou. Comme tint à le rappeler le président malien, Amadou Toumani Touré, lors de la visite de Jacques Chirac, René Caillé, le premier occidental qui pénétra dans son pays ne possédait ni papier, ni autorisation. Depuis, les choses ont bien changé. On estime à 42 000 le nombre de maliens régulièrement installés en France, alors que les illégaux seraient entre 40 000 et 80 000. Malgré les 7 000 euros offerts à ceux qui veulent regagner leur pays d'origine, rares sont les candidats. Il est vrai que l'immigration rapporte beaucoup d'argent, environ 61 millions d'euros, presque autant que l'or, premier produit d'exportation du pays. Par ailleurs Jacques Chirac a annoncé la suspension de la dette et le versement d'une subvention d'ajustement structurel, soit 11,6 millions d'euros pour la période 2004-2007. Oni soit qui Mali pense !
- Temps de travail. Le débat des 35 heures apporte la preuve que la majorité au pouvoir n'est pas en France particulièrement adroite en matière de communication. Remettre en cause cette loi sans précaution, ne serait-ce que verbale, ne peut que faire le jeu de l'opposition. Car les Français de tous bords confondus ont pris goût à la diminution du temps de travail.
- L'odeur du pétrole. Le pétrole a l'odeur de l'argent et de toutes les turpitudes qui l'accompagnent. En attendant le développement du nucléaire ou mieux l'avènement d'une miraculeuse énergie propre et accessible à tous, le pétrole gouvernera le monde. Aux USA, il a été sans doute le déclencheur de l'attentat qui coûta la vie a John F. Kennedy. Johnson succomba à son charme, les Bush en vivent depuis des générations, le vice-président actuel, Dick Cheney, en porte l'étendard qu'il fait flotter jusqu'en Irak. Poutine l'a bien compris qui a mis à l'ombre Mikhaïl Khodorkovsk. A quarante ans, il était devenu l'homme le plus riche de Russie, une richesse faite autour de l'industrie pétrolière. Mieux vaut prévenir que guérir !
- Droit de critique. Il fait la une, il est omniprésent dans tous les médias et cela tourne presque à l'obsession. Un sujet sérieux et il ne fait pas bon ne pas être politiquement incorrect. Pour avoir déclaré : "Moi, je suis un peu islamophobe", Claude Imbert, le fondateur et éditorialiste vedette du Point, s'en est rendu compte à ses dépends. Ses propos sont jugés par certains comme scandaleux, propres à attiser la haine, l'intolérance. La République nous avait habitués pourtant au droit de critique. Chez nous, depuis la Révolution de 89, les anticléricaux s'en sont toujours donner à cœur joie. Nos Guignols ridiculisent à loisir le Pape sans qu'on s'en inquiète beaucoup mais, lorsqu'ils nous montrent Ben Laden et son mollah Omar, c'est toujours aux dépends des occidentaux, sans doute pour éviter une fatwa…
- L'e-cuisine. Jean-Jacques Meyer qui coupera bientôt le cordon ombilical qui le reliait à sa créature, La Vignette-Haute, n'y va pas par quatre chemins. Réagissant à un article de l'Express sur le blues des chefs, il est de ceux qui pensent que les chefs sont surmédiatisés et que certains paient le prix fort, les clients aussi, de ce phénomène de société. Il les plaint, toujours condamnés à en faire plus, à inventer de nouvelles modes. Les médias sont complices et après avoir élucubré sur le contenu, l'on délire sur le contenant. L'on conçoit des assiettes triangulaires, ondulatoires, transparentes, fluorescente, monogrammées. "A quand l'assiette pyramidale, à la pointe renversée que l'on tiendra sur les genoux ?" Quant au personnel de qualité, ajoute-t-il avec humeur, il est plus snob que les clients et vous le fait sentir. Partisan d'un retour aux traditions, à la cuisine de nos mères aux recettes de pays, de régions. Il faut être un grand chef pour les mener à bien, affirme-t-il, comme pour se faire pardonner.
- Construire sur du sable. Si les plagistes l'avaient oublié, la mer avec une régularité parfaite, vient de leur rappeler. De la même façon, si l'on construit dans une zone inondable, il ne faut pas s'étonner d'être, un jour ou l'autre, envahi par l'eau. A Cannes, comme dans d'autres villes du littoral, au printemps et à l'automne, à proximité des équinoxes, les plagistes doivent s'attendre à ce que la nature se manifeste. Vents et pluies violents, coup de mer. Ce genre de catastrophe naturelle est parfaitement prévisible, et donc doit être anticipé.