La pollution... extravagante des paquebots
de croisière ou non, confirmée.
France Nature Environnement avait, en liaison avec l'ONG allemande Nabu, annoncé la couleur : les résultats des mesures sur la qualité de l'air à proximité du port de Marseille démontrerait l’importance de la pollution engendrée par l'activité portuaire. Elle en ne s’attendait pas à ce qu'elles soient aussi édifiantes… Effectuées le 21 juillet dernier, elles sont particulièrement inquiétantes, d'autant plus que le marché de la croisière est en constante augmentation et que l'on prévoit d'ici une petite vingtaine d'année à ce que la production d'oxyde de carbone émise par les transports maritimes dépasse celle émise par les transports terrestres…
Ainsi, les équipes de FNE et de NABU ont pu, grâce à des instruments de laboratoire, mesurer les concentrations de particules ultra-fines dans l'air. Ces particules sont les plus dangereuses pour la santé : leur très petite taille (jusqu'à 1000 fois plus fines qu'un cheveu) leur permet de s'accumuler dans les poumons et passer à la fois dans le sang et dans le cerveau. De nombreuses études attestent du lien entre ces particules et l'augmentation des risques cardiovasculaires (crises cardiaques notamment), l'hypertension artérielle et la maladie de Parkinson. D'après les mesures réalisées au parc du Pharo sur les hauteurs de Marseille et dans le terminal « croisières » du Grand port maritime, la pollution en PUF est 20 fois supérieure près des paquebots.
Cette
opération intervient
alors que la lutte contre la pollution de l'air est au plus bas dans
les priorités du gouvernement français.
Actuellement, l’État
français est poursuivi à la fois devant ses propres tribunaux par
des particuliers et des associations, mais également par la
Commission européenne pour non-respect de la réglementation sur les
particules fines PM 10 et le dioxyde d'azote (NO2), un polluant à
l'origine des pics de pollution à l'ozone. Le gouvernement est
également poursuivi pour n'avoir pas transposé la directive
européenne sur les émissions de soufre des navires. Apparemment,
il a d'autres chats à fouetter, d'autres marmites sur le feu,
d'autres... priorités à court terme.
Au plan local et départemental, ce genre de problématique n'est pas vraiment d'actualité. Le marché de la croisière est défendu bec et ongle car, si l'on en croit les chiffres publiés, cette forme de tourisme aurait des retombées positives sur l'économie. À ce titre, pas question de voir plus loin que le bout de son nez et d'écouter autre chose que le doux son du tiroir caisse qui se remplit… désolé… Mais même cet argument majeur laisse à désirer. Si les avitailleurs, les marchands de cartes postales, vendeurs de souvenirs Made in China et quelques autocaristes y trouvent leur compte, on reste sceptique que les achats faits par les dizaines de milliers de visiteurs qui envahissent les rues, guidés par un parapluie comme signe de ralliement… Quant à consommer dans les restaurants, quel intérêt puisqu’ils sont sur une formule all inclusive… On nous aurait donc encore une fois menti ?