Macron : l’Obama français ?
C’est en tout cas ce que laissait entendre la journaliste Laurence Haïm qui a suivi les cinq dernières élections présidentielles américaines. Impressionnée par le charisme, l’élégance et la prestance d’Obama, on la soupçonne d’être pro-démocrate. Voilà ce qui ne devrait pas déplaire à nos élites et à une majorité de Français… qui avaient été séduites elles-aussi par sa personnalité.
Obama a eu en effet le talent de se faire élire deux fois comme président des USA par le peuple et les grands électeurs aussi. Ceux-là mêmes qui ont choisi son successeur… Donald Trump. Ainsi va la démocratie ! Aujourd’hui, en France, c’est la personnalité d’Emmanuel Macron qui dérange les ordres de préséance (il ne serait donc plus nécessaire de mettre 20 ans à grimper une à une les marches du pouvoir). Là s’arrête sans doute la comparaison avec le président américain qui était lui passé par la case élective. Il avait en effet été élu sénateur démocrate avant de briguer le poste suprême.
On peut observer avec curiosité le parcours brillant et l’ambition fulgurante de cet énarque. Avant-hier haut fonctionnaire, puis banquier, hier ministre de l’économie et des finances, le voilà aujourd’hui propulsé plus en avant. Ira-t-il jusqu’au bout et comme Obama, déjouant les pronostics, rafler la mise ? En attendant, il engrange les soutiens qui viennent de la gauche d’abord, de la droite ensuite. Gérard Collomb, le sénateur-maire PS de Lyon lui a ainsi cédé son chef de cabinet, Jean-Marie Girier tandis qu’Alain Minc, proche de Sarkozy (il avait néanmoins soutenu Alain Jupé aux Primaires), déclarait récemment qu’il voterait pour Emmanuel Macron…
Emmanuel jouerait donc à « ni à gauche ni à droite » ou plutôt si l’on se fit à la liste de ses soutiens, « à gauche et à droite et au centre aussi »… Une position instable au possible. Le Vert Antoine Waechter s’y était cassé les dents… Ce n’est pas ce qu’on souhaite à ce candidat qui vient fort à propos bousculer les usages et laisser planer un espoir de renouveau.
Même dans les Alpes-Maritimes, fief d’une droite massivement pro-sarkoziste qui a beaucoup de mal à accepter la candidature de Fillon, le mouvement de Macron est … En Marche. On s’imagine bien que le rôle des animateurs du mouvement soit difficile. Ces derniers pourront sans doute piocher dans les déçus de la gauche avant de convaincre les sympathisants de droite de se rallier. Le mouvement « La droite avec Macron » avance néanmoins ses pions. À Cannes, la section locale animée par Philippe Buerch, organise une réunion le 27 janvier avec la présence de son fondateur Renaud Dutreil ancien ministre de Jacques Chirac. L’occasion de lui poser les questions qui dérangent et pour chacun de se faire une idée plus claire des enjeux et des prises de position d’Emmanuel Macron sur des sujets sensibles.
Cette réunion publique sera suivie d'un Dîner de Levée de Fonds au profit de l'association de financement de la campagne présidentielle d'Emmanuel Macron qui se tiendra à Cannes, rue des Serbes, à l'Hotel Gray d'Albion, à partir de 20 h 45. Il est à noter que le Mouvement En Marche n'est pas bénéficiaire de dotations d'Etat et uniquement financé par les dons et prêts et que les dons donnent droit à une réduction annuelle d'impôt.