Le Cannet : quand deux nabies se rencontrent,
ils se racontent des histoires de nabies...
Pour célébrer les 150 ans de la naissance de Pierre Bonnard, le musée éponyme rend hommage au peintre, en exposant un ensemble exceptionnel de chefs-d’œuvre de la collection Zeïneb & Jean-Pierre Marcie-Rivière, philanthropes et grands collectionneurs d’art des XIXe et XXe siècles.
Pierre
Bonnard
Nu accroupi au tub,
1918, huile sur
toile, 85,3× 74,5 cm,
Paris,
musée d'Orsay, Donation Marcie-Rivière,
©
Musée d’Orsay, dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
©
ADAGP, Paris, 2017
À partir du 13 mai et jusqu’au 17 septembre, le musée Bonnard prend le relais du musée d’Orsay en accueillant cette exceptionnelle collection construite avec une admirable cohérence esthétique et scientifique pendant près de 40 ans par le couple Marcie-Rivière. Elle se se compose de 25 tableaux et 94 dessins de Bonnard et de 24 tableaux, 3 pastels et 2 dessins de Vuillard. Elle témoigne de l’étroite complicité artistique des deux peintres durant leurs années nabies.
Le parti-pris de Véronique Serrano, Conservateur en chef, est d’exposer l’intégralité des tableaux accrochés au musée d’Orsay, tout en présentant un fil narratif spécifique aux espaces du musée Bonnard. Bonnard, le « Nabi très japonard », est représenté au travers de 25 tableaux majeurs, fleurons de sa jeunesse parmi lesquels, le rare Joueur de Banjo (1895), le poétique Chevaux et filles au Bois, dit aussi La Place Clichy (vers 1894-1895) ou le radieux Nu accroupi au tub (1918) qui en est le chef-d’œuvre absolu.
Quant à Vuillard, le « Nabi zouave », la magie opère avec notamment la série de tableaux intimistes comme La Soirée musicale (vers 1896-1899), Misia assise dans une bergère, dit Nonchaloir (1901), auxquels s’ajoutent la mystérieuse Jeune fille la main sur la poignée de la porte (1891), Le Bureau (1896) et le projet grandiose de décor d’un restaurant parisien, Intérieur de salon de thé, Le Grand Teddy (1917), longtemps resté inconnu du grand public.
Édouard
Vuillard,
Misia
assise dans une bergère, dit Nonchaloir,
1901,
huile sur toile - 44,2 × 43,3 cm
Paris,
musée d'Orsay, Donation Marcie-Rivière,
©
Musée d’Orsay, dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Les visiteurs du musée Bonnard découvriront ainsi un parcours construit sur-mesure, révèlant une cinquantaine de peintures et de pastels nabis, auxquels s’ajoutent une vingtaine de dessins de Bonnard et plusieurs tableaux de la maturité des deux peintres. Ces œuvres, très peu connues du public, mettent en lumière les liens étroits unissant les deux artistes.
« Bonnard et Vuillard (1868- 1940) partagent le goût et la curiosité du métier, les découvertes ou les tâtonnements, la liberté et l’indépendance. Leur rencontre a lieu à l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Paris. Puis, à l’instar de Denis, Ranson, Roussel, Ibels ou Piot, ils suivent les cours libres de l’Académie Julian. Tous sont passionnés de nouveautés, de littérature symboliste, de théâtre ou de musique wagnérienne. Ce temps d’émulation passé, demeurent l’amitié et la richesse des individus. Bonnard et Vuillard ne cesseront de se voir et d’échanger jusqu’à la mort de ce dernier en 1940 dont Bonnard restera inconsolable. »
Musée
Bonnard
16, bd. Sadi Carnot - Le Cannet
tel. 04 93 94 06 06