L’auteur du livre publié en juin 2017, Jean-Hervé Lorenzi, est professeur d'économie à l'université de Paris-Dauphine et président du Cercle des économistes. Il a le mérite de poser quelques questions essentielles et celui d’apporter quelques éléments susceptibles de nourrir notre réflexion et de guider nos choix sur l’avenir qui nous attend. Dans quelle mesure se fera-t-il avec nous, sans nous ou contre nous ?

Ce livre serait un plaidoyer pour le progrès mais c’est à chaque lecteur de se faire sa propre opinion. D’évidence, les nouvelles technologies nous offrent des perspectives qui semblent infinies et avantageuses. Elles nous permettent certes de gagner du temps, mettant à disposition une somme de données et d’informations proprement incroyable mais les risques de mauvais usages existent bel et bien. Comme tout phénomène de société, comme toute invention, il y a la part de l’ombre, le verre à moitié vide. Ésope ne disait-il pas que la langue était la pire et la meilleure des choses… On pourrait dire pareil de l’écriture, de l’imprimerie, de la radio, de la télévision... Il est de notre responsabilité et de nous seuls de faire d’en faire un usage qui ait du sens, qui nous soit utile et qui soit utile aussi à la collectivité.

Le progrès aujourd'hui serait numérique. Il est vrai qu’il est hyper présent dans à peu près tous les domaines de l’activité humaine. Il concerne aussi bien la génétique, l'énergie, les nano-technologies, la communication, la santé, la sécurité... que des actes plus banals de notre quotidien. Cette omniprésence peut à la longue sembler étouffante et oppressante car il ne semble pas y avoir d’alternative. Bientôt l’argent sera virtuel et de nouvelles habitudes et inventions vont modifier notre environnement, changer nos priorités et nos modes de pensée. Jusqu’où ? Personne ne peut répondre à cette question.

Pour Jean-Hervé Lorenzi, notre liberté est peut-être en danger. « Le slogan affiché à Cannes par Bernard Brochand : souriez, vous êtes filmés, ne fait pas rire tout le monde. Ces grandes entreprises technologiques qui font l’actualité modèlent à l’insu de notre plein gré, se développent de façon empirique et exponentielle. Seront-elles un jour incontrôlables ? Ne faudrait-il pas se rebeller, demander un droit de réponse, faire jouer le Principe de précaution ? Sans réaction de notre part, le risque est grand que ces entreprises et leurs dirigeants imposent leurs choix au monde et ce dans tous les domaines de notre vie sociale et privée. D’où la dernière question : faut-il démanteler Google et les autres GAFA, mais peut-on faire autre chose qu'accompagner un phénomène de société ?