Côte d’Azur : littoral béton...
Certains de nos élus s’en inquiètent. Simple déclaration d’intention vertueuse ?
- Le Provençal, Juan-les-Pins -
Alors président du Conseil général des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti écrivait : « Le département à cette image de littoral bétonné, nous voulons donner une autre image de ses villes et villages ». Il laissait ainsi entendre qu’il y a trop de béton, que c’est un peu n’importe quoi et que cela nuit à une image idéalisée de notre littoral, celle-là même que nous vendons dans nos brochures sur papier glacé et à travers tous les médias qui relaient docilement le message. Naïvement ? Pas si sûr car à la clef, il y a des budgets de communication et de marketing qu’il ne faut pas louper...
A l’insu de son plein gré, tout le monde est complice, c’est un réflexe. Le photographe amateur comme le professionnel gommera opportunément les fils électriques disgracieux pour ne garder que le glamour, le pittoresque, de façon à consolider l’image d’Épinal.
Mais Éric Ciotti qui semblait vouloir sinon stopper l’inexorable avancée des constructeurs associés, du moins la freiner et mieux le contrôler, ne disait pas ce qu’il convenait de faire. Quels sont les moyens d’ailleurs pour agir ? Les plans d’urbanisme sont aux mains des maires et des présidents d’intercommunalité et la pression est grande pour qu’ils lâchent du lest et des permis de construire aussi…
Christian Estrosi alors président des Alpes-Maritimes affirmait haut et fort que le département ne devait pas dépasser le million d’habitants pour protéger la qualité de leur vie et un patrimoine, base même de son succès auprès des touristes manne, bienvenue. Que dire de la politique urbanistique de Bernard Brochand lorsqu’il était le maire de Cannes qui, en limite de la commune du Cannet, a fait porter sur ses voisins les conséquences de l’installation de 3000 nouveaux habitants (écoles, stationnement, circulation...). Qu dire de l’ancien député maire du Cannet, Pierre Bachelet, qui après plusieurs mandats fit de sa ville la plus dense du département ?
- Cannes, la Californie vue de la voie rapide -
Poussée démographique, loi de l’offre e de la demande, pression immobilière, règles diverse et variées sur les logements sociaux, tout semble réuni pour que « tout change, rien ne change ».
Bon, la Côte d’Azur, même avec toutes ces hérésies monumentales, ses immeubles qui la défigurent, a son charme. Des millions de visiteurs s’y rendent et s’y attardent. Elle a encore, toujours, beaucoup à offrir : ses paysages, son climat, sa lumière, ses musées, la mer, la proche montagne...