Le Casino Palm Beach a vécu ses plus belles années dans les années trente puis un petit âge d’or durant le règne de Jean Robert Toutain, son PDG dans les années 70. Grandeur et décadence, cet établissement mythique n’en finit plus de mourir avec toujours un certain flou concernant son statut juridique. L’essai du Groupe Partouche sur le complexe de la pointe Croisette n’a pas été transformé. C’est maintenant au tour d’autres investisseurs de se positionner.

Deux projets semblent émerger. Celui porté par des entrepreneurs locaux, Patrick Tartary et David Barokas et celui du groupe hôtelier Corinthia. Ce dernier est venu à Cannes présenter au public ses intentions et ses plans. Une équipe de choc avec à sa tête Eric Pere, directeur général, Marcus Pisani, responsable développement, Gabriel Matar, expert en projets hôteliers. Les explications de l’architecte Richard Martinet ont permis d’appréhender son aspect esthétique et d’avoir une vue détaillée de l’hôtel haut de gamme. Il faut noter aussi la présence des responsables de Barber Honey Riviera, partenaires anglais du groupe maltais qui possède déjà 8 hôtels et travaille sur l’ouverture d’autres entités à Dubaï, Bruxelles et récemment à Moscou.

Palm Beach Corinthia, c’est avant tout un hôtel de très grand luxe avec 220 chambres et suites dont la majorité d’entre elles aura une vue sur la mer. S'il obtient le statut de Palace, il sera le premier sur la Croisette. Pas d’établissement de jeu ni de night-club prévus, même si une grande salle de 3000 m² permettra d’organiser spectacles et galas, mais plutôt un centre thermal et une plage aménagée. Ajoutons 5 piscines extérieures et une intérieure. Cinq des suites auront leur propre piscine. Cinq espaces restauration aussi dont un restaurant niveau étoilé de 80 couverts… des jardins extérieurs, des terrasses, une bibliothèque, un club de bridge, des salles de réunions, des cours-jardin intérieures, des boutiques… de luxe…

- piscine du Palm Beach des années 30 -

Ce projet ambitieux a de quoi ravir les plus exigeants mais il faudra le feu vert de toutes les autorités et l’entrée en vigueur du nouveau bail, en 2027. Les travaux pourraient durer un peu moins de trois ans et l’établissement aux multiples facettes devrait permettre de créer plus de 500 emplois. On peut aussi imaginer que le bail actuel n'aille pas à son terme, permettant au projet de gagner de précieuses années.

L’argumentaire présenté est assez percutant et a notamment séduit Gilles Chomel, un observateur attentif de la dynamique cannoise : « De toutes les propositions, c'est une de celles qui me semble la plus sérieuse. J'ai compris que c'est un projet dissident, le bail initialement confié à Partouche ayant déjà été attribué à un concurrent "Prince de la nuit" mais qui ne proposerait qu'un restaurant mais pas d'hôtellerie…» On l’aura compris, le Palm Beach Corinthia serait un plus dans l’offre cannoise, particulièrement utile lors du Festival et des nombreux congrès qui se déroulent tout au long de l’année. Qui décrochera la Palme d’or ? L’association des propriétaires de la Pointe Croisette a son mot à dire. La mairie aussi qui peut faire pencher la balance rapidement… Suite au prochain épisode.