L’arbre du (dernier) repos…
Lorsqu’il s’agit de monter au ciel chacun a son ascenseur. En France, on s’installe dans un cercueil plus ou moins confortable, certains sont maintenant en carton pour que la transition soit plus rapide et moins chère… Serré à se toucher, dans un lieu plus sinistre tu meurs… justement, puisqu’il faut bien mourir un jour, pourquoi ne pas prendre ses aises en attendant que le temps passe… Dans d’autres pays, notamment en Amérique du Nord et dans différents pays d’Europe, on a la chance de se retrouver dans un espace verdoyant et le plus souvent arboré…
La sculptrice de 39 ans, Elsa qui a fait sa résidence et son atelier dans le tout petit village de Bargème dans le Var. Elle vient de poser, plus de 900 kilomètres de là, une de ses œuvres dans le cimetière forestier régional d’Olm au Luxembourg. Son « Arbre de repos » y a toute sa place et se fond dans le décor, à la fois complémentaire et rappel de notre simple appartenance à la biodiversité. En ardoises d'Herbeumont, grès floresta et inox, il se dévoile 2 mètres sur 3...
Les inhumations se font là-bas par voie d'urnes funéraires bio-dégradables à même la terre, ou par dispersion des cendres. Le site doit rester intact et naturel : les stèles, plantations ou dépôts de fleurs, hormis le jour des obsèques ne sont pas permis. Le lieu précis de l'inhumation peut ou pas être renseigné soit par une petite plaque de quelques centimètres sur l'arbre ou le rocher à proximité, soit par une liste à l'entrée du site, souvent accompagnée d'une cabane ou d'un kiosque, où peut être célébrée une cérémonie, laïque ou religieuse.
La réalisation en public des 2 plaques en ardoise, a vu défiler les habitants des 6 communes concernées par le cimetière forestier régional, mais aussi les enfants avec les classes des écoles de Kehlen qui ont participé au projet, ainsi que d’autres visiteurs du Grand Duché du Luxembourg. Beaucoup de question, beaucoup d’émotion. Et si cet Arbre de Repos était aussi un arbre de vie, celle qui relit les vivants aux morts ?
