« J’ai découvert avec stupéfaction dans la presse [Nice-Matin du jeudi 14 novembre] la présentation au MAPIC, le congrès international des professionnels de l’immobilier, au Palais des Festivals de Cannes, d’un projet que je croyais abandonné : à savoir, l’extension du Géant Casino – avec une extension de 5000 m2 s’ajoutant aux 9000 existants - avec deux moyennes surfaces supplémentaires de 2000 m2 chacune et avec 3 restaurants.

Ce projet qui accentuerait le monopole de l’enseigne, appelle deux séries de remarques. Sur la forme, tout d’abord, j’estime que, primo, c’est faire peu de cas des habitants de Mandelieu qui apprennent par la presse que ce projet a été maintenu, au détour de sa présentation dans le cadre d’un congrès international qui se tient dans une ville voisine ; secundo, qu’il est pour le moins étonnant que ce projet soit présenté par la société privée qui le porte et non par la commune qui est censée être responsable de l’aménagement de son territoire. L’abandon des décisions d’intérêt public à des investisseurs qui ne gèrent que des intérêts privés est révélateur d’une façon de procéder totalement inadmissible.

Sur le fond, il convient de pointer trois dangers dont on ne peut pas s’exonérer. L’inondabilité des lieux (terrains marécageux) étant connu, il convient de préserver cet aspect de réservoir naturel lors de fortes pluies et d’éviter de poursuivre aveuglément l’imperméabilisation des sols, alors que les inondations tragiques d’octobre 2015 nous imposent la prudence et une réflexion d’ensemble.

D’autre part, l’intensification d’un trafic routier déjà saturé est une autre réalité. L’extension de l’hypermarché augmentera de façon significative la circulation, notamment dans le sens EST-OUEST, déjà largement saturée à la suite d’une série de décisions ratées et notamment l’aménagement de la sortie d’autoroute. Je rappelle que 40% de la circulation sur cet axe est la conséquence de l’activité de cette enseigne;

L’extension des centres commerciaux, à l’entrée des villes, assortie de restaurants supplémentaires afin de retenir la clientèle captive, pèse lourdement sur l’avenir du commerce de proximité qui éprouve des difficultés à lutter contre cette concurrence, ne peut pas se développer et est condamné à moyen terme alors même qu’il génère de la vie dans les quartiers, renforce le lien social, pèse dans l’économie locale.

A juste raison, beaucoup s’inquiètent et dénoncent la saturation du paysage commercial des A.-M. qui a atteint ses limites ainsi que le démontrent toutes les études, pointant du doigt le nombre et le surdimensionnement des zones commerciales existantes. Certains élus affichent clairement leur avis négatif à ce type de projet lors de leur examen par les commissions concernées.

Mon opposition a ce dossier est totale et ma détermination sans faille afin que le projet proposé par Géant Casino et la foncière Mercalys, ne voit pas le jour. Il en va de l’avenir du commerce indépendant, de la survie de l’animation de notre centre-ville, de la qualité de notre cadre de vie et de notre environnement, ainsi de l’efficacité de la lutte contre les inondations. » 

Jean-Valéry Desens