Nice. Taïwan au Musée…
À l’occasion du lancement de l’exposition « Palace Paradis, l’équipe du musée du quai Branly-Jacques Chirac ainsi que l’équipe artistique taïwanaise étaient venues donner le coup d’envoi au musée des Arts asiatiques de Nice pour sceller leur premier partenariat.
Cette exposition, « Palace Paradis », permet la découverte d’une tradition taïwanaise originale. À la suite d’un décès, les familles achètent des substituts d’objets réels en papier, montés sur une structure de bambou, qu’ils envoient au disparu en les brûlant, accompagnés de monnaies funéraires - billets et pièces de papier en usage dans le monde des morts. De la maison miniature aux copies d’articles de luxe, ces créations hyperréalistes ne négligent aucun détail. Rien n’est laissé au hasard : programmes du lave-linge, smartphone équipé d’applications spéciales « paradis » et berline avec chauffeur. Tous ces objets funéraires en papier sont censés assurer le confort des défunts dans l’au-delà...
L’exposition présente ainsi un ensemble de créations spectaculaires des ateliers Hsin Hsin et Skea réalisées pour cette occasion. Ces répliques de papiers s’inspirent des vanités de la société de consommation pour les faire partir en fumée. Le luxe exprime des valeurs profondes comme la famille et la mémoire des ancêtres.
Détruits par les flammes, les objets funéraires de papier n’ont pas laissé de traces matérielles mais des textes chinois les mentionnent dès le VIIIème siècle. Leur fonction rappelle celle des simulacres en terre cuite déposés de manière généralisée dans les tombes à partir de la dynastie des Han (206 avant notre ère à 220 de notre ère) pour recréer l’environnement familier du défunt.
Parmi les sujets préférés des Taïwanais, le Dai-Shi-Ye. Forme particulière de Guanyin, un être éveillé (bodhisattva) qui est resté dans le monde par compassion. Avec ses cornes, ses crocs et les flammes qui sortent parfois de sa bouche, il effraie les fantômes affamés pour les maîtriser. Elle accompagne ainsi les âmes errantes vers les enfers et les paradis. Un défunt qui ne reçoit pas de rituel funéraire et de culte des ancêtres peut devenir un revenant affamé. Ces entités dangereuses se manifestent souvent pendant les rêves et entraînent calamités et maladies. Chaque année, lors de la fête des fantômes affamés, de la nourriture et des objets de papier à brûler leur sont offerts pour les apaiser.
Pour profiter au mieux de ce partenariat, le Musée des arts asiatiques va organiser des nocturnes les samedis à partir du 21 décembre pour profiter de la venue de visiteurs en soirée. Le musée propose également au public de découvrir autrement cette exposition à travers de nombreux ateliers et animations : visites guidées, atelier origami « shopping »…
Musée départemental des Arts
asiatiques
405, Promenade des Anglais Arenas
06200
Nice
tél. :04.89.04.55.20