« Détox », une BD pour ne plus seulement avoir mais pour être...
Pour beaucoup d’actifs et de bobos, la vie se résume à consommer, consommer, consommer. Toujours plus ou en tous les cas pas moins qu’hier. On change son portable pour le nouveau modèle, sa voiture contre un SUV, on ne porte que des marques, de la culotte Made in France à la Montre Cartier en passant par le polo Lacoste… Et surtout, on bosse pour partir en vacances, au ski l’hiver, au Club Med l’été et, plus c’est loin, plus on a la sensation qu’on est au top, les maîtres du monde… Est-ce ça le bonheur ?
C’est ce qu’on finit un jour ou l’autre par se poser. « Avoir ou être », tel est la question ? Et qu’est-ce qu’on fait lorsqu’on réalise que le bonheur est sans doute ailleurs ? Matthias d'Ogremont, le héros à l’insu de son plein gré de la BD de JIM et d’Antonin Gallo, cherche à répondre à ce problème éminemment existentiel. Surtout depuis que son médecin qui le trouve un peu en surpoids, lui suggère de prendre le temps d’y penser, de faire un break quoi.
Avec la picole, la clope, et une tension artérielle à 16-20, Matthias, marié, deux enfants, un super job, est en effet sur une mauvaise pente. L’AVC le guette, le breakdown aussi. Avant la catastrophe, il prend la décision de suivre un stage un peu particulier. Une aventure personnelle pour faire le point, pour trouver ce qu'il est vraiment. Et le voilà pendant 10 jours, sans ordinateur, sans téléphone. Comment va-t-il réagir, comment son corps va s’adapter à des horaires de vie, une nourriture et des exercices physique différents ? Comment va-t-il occuper son esprit lorsqu’il sera dans l'impossibilité d’ouvrir à tout bout de champ ses mails, ses SMS ou ses messengers ? Avec pour décor la nature, omniprésence, obsédante même. Elle l’entoure, le cerne et, comme pour tout être urbanisé, c’est un choc, car tous les points de repère habituels vont disparaitre. Sans compter qu’il y a l’environnement humain qui va lui aussi le bouleverser et lui faire perdre ses marques… Cette brutale forme de thérapie un brin douloureuse est traitée par JIM le scénariste et Antonin Gallo le dessinateur, avec une bonne dose d’humour. Ça vaut mieux ainsi car combien parmi les lecteurs putatifs de leur BD, sont des Matthias qui s’ignorent et n’ont pas encore eu le courage de mettre le dossier à plat ?
Cette parenthèse initiatique déambulatoire pourra-t-elle, une fois les barrières tombées, l’aider à se reconstruire, à devenir un autre homme, plus soucieux des autres par exemple, plus frugal… C’est tout le mal que nous lui souhaitons… La réponde viendra sans doute dans le volume 2. En attendant, le volume 1 sera dans les rayons à partir du 27 mars - 80 pages - 16,90 €.