Nice. « L'exposition coloniale de 1931

et les tentatives de démystification du colonialisme par les Surréalistes... »

Une conférence donnée par Yvan Gastaut, docteur en Histoire, maître de conférences à l'Université de Nice Sophia-Antipolis et Nicolas Scholtès, étudiant en histoire de l’art. Lundi 15 avril à 15 h 30, Maison des Associations - Nice Garibaldi.




Déjà à la fin du XIXe siècle, l'orientalisme avait permis de se servir de l'actualité de la conquête du Maghreb pour promouvoir dans la peinture et les arts décoratifs un style très prisé par la grande bourgeoisie. L'exposition coloniale de 1925 avait vu l'utilisation de l'art nègre s'affirmer comme une tendance de l'Art déco. Après la première exposition coloniale qui avait eu lieu à Casablanca en 1915, la décision d'organiser, en 1920, puis en 1930, des expositions sur le territoire métropolitain répondait à la double volonté de rassembler autour de la France ses alliés, à l’exception notable du Royaume Unis, confondus dans leur rôle de « civilisateurs », et de justifier, à travers l'organisation d'un vaste spectacle, la politique colonialiste.


Œuvre de paix, ambassade de la France, confrontation des méthodes en vue de l'amélioration de la solidarité internationale, telles sont les définitions qui furent données à l'époque pour caractériser l'entreprise. L'attraction vedette de l'exposition de 1930, qui sera la dernière du genre, consistait dans la reconstitution du temple d'Angkor, associée à la section indochinoise qui ne comptait pas moins de vingt-cinq pavillons rappelant l'architecture de ces territoires, notamment d'Afrique noire, de Madagascar, d’Afrique du Nord, d’Indochine, de Syrie et du Liban. Elle reçut huit millions de visiteurs, venus accomplir « le tour du monde en un jour » selon le slogan de l'époque. Importante rétrospective pleine de sens quand on pense à l'enjeu que devait représenter cette partie du monde au cours des quarante années qui suivirent.



- en plein Paris, la reproduction d'une parie du temple d'Angkor -


* La présentation de cette exposition coloniale, de ses réalisations et des enjeux sera suivie d’une présentation du Manifeste publié par les Surréalistes afin de démythifier la France coloniale.


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