« On est les champions, on est les champions ! »
On est les champions du monde de foot mais pas que. On est aussi les recordmen du nombre de structures institutionnelles. On nous avait pourtant promis des économies d’échelle en créant par exemple les régions et les intercommunalités. Ce n’est pas vraiment le cas… On nous avait promis une diminution du nombre de fonctionnaires, ce n’est pas vraiment le cas… du nombre d’élus aussi mais chacun s’accroche à son mandat et personne ne veut lâcher, alors on en reste avec nos 34 968 communes, 577 députés et 331 sénateurs. Tout cela a un prix et contribue notamment à notre record en matière de dépenses publiques, des dépenses financées par les impôts de tout un chacun.
L’association Contribuables Associés, apolitique et non subventionnée, s’engage depuis 1990 pour la maîtrise des dépenses publiques et la réduction des impôts. Elle ne manque pas une occasion de mettre en évidence les incohérences de nos politiques et les conséquences désastreuses de leur choix de gestion. Elle vient de publier un catalogue non exhaustif des gaspillages les plus flagrants, les plus révoltants, les plus caricaturaux d’un système pervers de ces dernières années. De véritables « collectors » qui ne font pas rire les… contribuables et qui expliquent aussi la méfiance de nombreux français envers les élus, les administrations et les institutions où se côtoient énarques et incompétents... Il semble que pour nombre d’élus, rien n’est trop beau, rien n’est trop cher, lorsqu’il s’agit d’un projet dont, électoralement il pourrait tirer profit et comme c’est souvent la cas, tant pis si ensuite, il ne reste plus assez d’argent dans les caisses pour gérer décemment certaines installations… [NDLR : ainsi à Cannes, les stades de foot, volley-ball, complexe aquatique du Grand Bleu sont sous utilisés, sous exploités… Au Cannet, se sont les bibliothèques qui le sont] Baptiste Léon, directeur des publications de « Contribuables associés », recense dans ce Livre noir des gaspillages une centaine de cas emblématiques de la gabegie quasi pathologique dont sont... victimes les ordonnateurs élus et responsables administratifs. Aucune institution publique n’y échappent. Se sont les collectivités territoriales, communes en tête qui usent et abusent de leur pouvoir. Par clientélisme, on embauche à tour de bras, on se montre généreux et peu regardant concernant les congés, les absences, les promotions : « c’est pas cher ! » On le sait, se sont les contribuables qui, au final, paieront les factures… A compulser cet aimable pot-pourri on se demande comment peut-on justifier et valider certains projets ? Comme la soucoupe volante de 15 mètres de haut, installée dans un parc public de Bordeaux et qui a rapporté à son concepteur 750 000 €… le Musée de l’esclavagisme érigé en Guadeloupe pour la modique somme de 83 millions €... Beaucoup de Français, gilets jaunes ou pas, ont été estomaqués d’apprendre par les médias le coût sur le long terme des anciens présidents de la République ainsi que de leurs Premiers ministres… d’apprendre le salaire du coiffeur a été un choc pour les smicards… Il y a bien d’autres dossiers qui font tourner la tête comme le Musée des Confluences à Lyon. Livré avec 6 ans de retard, il aura coûté 330,6 millions € tandis que le budget du Grand Paris Express est passé de 19 milliards € à 38,5… Cherchez l’erreur, c’est facile. Est-il vraiment nécessaire d’évoquer le dossier sulfureux autant que désastreux de l’aéroport Notre-Dame-des-Landes ? On pourrait même rire de certains exemples si leur facture ne venait pas s’ajouter à d’autres toutes aussi grotesques. Que dire de ce viaduc qui ne mène nulle part ou de la gare fantôme construite dans les quartiers nord de Marseille ou de cette route solaire alimentée par l’argent publique davantage que par les rayons de l’astre brûlant ?
Les élections européennes ont rendu leur verdict. L’occasion de dénoncer le coût de fonctionnement exorbitant de cette institution qui s’est payé le… luxe de deux Parlements distincts (Strasbourg et Bruxelles ) ce qui fait le bonheur d’une papardelle d’interprètes de haut vol…
On comprend que ces gaspillages petits, grands, voire très grands, contribuent à ce classement sidérant qui nous place en Europe en pôle position en ce qui concerne les prélèvements fiscaux. On comprend mieux pourquoi les impôts, en France, atteignent des taux... confiscatoires.
Le
Livre noir des gaspillages 2019
100
pages en couleur avec infographies, photos, et dessins de Trez et
Miège
12 €,
frais de port offerts avec le code suivant : LNG2019