Les déchets en héritage...
« La nature ne fait pas de déchets ! » pointait du doigt Hubert Reeves célèbre astrophysicien québécois. Nous oui !
L’héritage que nous laisserons à nos enfants ? Une montagne de déchets... plastiques. Et notre mode de consommation ne nous donne guère de choix. Pour l’instant, il est très difficile de réduire la quantité de déchets dont beaucoup sont liés aux emballages et suremballages. Les politiques menées sont essentiellement basées sur le recyclage de ce qui peut être recyclé et très peu sur la diminution des emballages à la source… Exemple parmi tant d’autres de nos incohérences : les petits sacs en plastique noir destinés à recueillir les fèces de nos amis canins lorsque nous les promenons dans les espaces publics. Les pitons y trouvent en principe leur compte en ne marchant plus dessus mais à quel prix. On va ainsi les retrouver le plus souvent jetés un peu partout, notamment dans les bouches d’égout. Là où il y avait problème, on a créé un autre problème environnemental dont personne ne parle d’ailleurs.
Chaque année, la France consomme environ 5 millions de tonnes de plastiques. Dont 2 millions sont des emballages dont la durée de vie excède rarement quelques mois. Pourtant, leur production requiert énormément de ressources, et leur traitement pose de nombreux soucis jusqu’à la fin de leur cycle de vie, notamment en raison de la complexité de leur composition.
Le terme d’emballage désigne tout produit destiné à contenir et à protéger des marchandises ou des matières premières jusqu’à la livraison au consommateur. Les emballages peuvent donc revêtir des formes et usages multiples et être en divers matériaux : verre, métal, carton… Toutefois, près d’un quart des emballages ménagers sont à base de polymères synthétiques, c’est-à-dire de plastiques.
La priorité pour les emballages plastiques est de les réduire, car ils sont source de nombreuses pollutions avant même de devenir déchets, en raison des matières utilisées pour les produire, ou encore des multiples étapes nécessaires à leur fabrication et à leur acheminement. Une fois devenus déchets, certains d’entre eux sont finalement recyclés, bien qu’en France le taux de recyclage des emballages plastiques ménagers n’avoisine que 27% parmi lesquels une majorité de bouteilles et flacons. Ces faibles performances ont de multiples causes, et indiquent que le recyclage ne peut être la seule réponse à notre surconsommation d’emballages plastiques : la priorité va à la réduction, puis vient le réemploi, la réutilisation (revalorisation pour un autre usage) et enfin le recyclage, à condition de choisir des plastiques effectivement recyclables…
- quand l'absurde est au rende-vous du marketing -
Les 73 % des déchets d’emballages plastiques non recyclés sont censés se retrouver dans nos poubelles ménagères puis compactés dans d’immenses centres de stockage ou brûlés dans des usines d’incinération. Aucune de ces options n’est idéale, chacune occasionnant des effets néfastes à l’environnent, aussi bien à court terme qu’à long terme.
À l’occasion de la Semaine Européenne de la Réduction des Déchets 2020, le mouvement France Nature Environnement se mobilise pour aider le consommateur que nous sommes, à produire moins de déchets issus d’emballages plastiques et à en faire un meilleur recyclage. Tous les plastiques ne se recyclent pas de la même manière. En fait, beaucoup ne peuvent tout simplement pas être recyclés, c’est pourquoi il faut privilégier la réduction. En cas de doute sur un déchet, on peut retrouver les consignes de tri en vigueur sur consignesdetri.fr
- À cette montagne de déchets... plastiques, que nous laisserons à l’insu de notre plein gré, à nos enfants, il faut ajouter la montagne de déchets… nucléaires, un lourd prix à payer pour les générations futures. Mais pas un mot à la Reine mère, l’avenir est trop loin...