Géopolitique du Coronavirus...
Pascal Boniface tire les leçons de la mortelle pandémie. Directeur-fondateur de l'institut de relations internationales et stratégiques, il enseigne à l'institut d'études européennes de Paris-VIII. C’est un auteur prolixe d'ouvrages sur les relations internationales, les questions nucléaires, la géopolitique du sport ou la politique étrangère française.
La crise sanitaire a suscité un tel choc dans les opinions publiques que nombre de commentateurs émettent l’hypothèse que plus rien ne sera comme avant. Passé l'effet de sidération, Pascal Boniface décrypte dans son dernier livre les conséquences géostratégiques du moment sans précédent que nous traversons.
Une multitude de questions se pose. L’auteur y répond sans langue de bois, proposant des analyses éclairantes. Un essai utile pour appréhender ce fameux « monde d’après ».
Au sommaire :
- L’effet de sidération. Personne n’avait prévu une telle pandémie. Vraiment personne ? Ou n’a-t-on pas été suffisamment attentifs à certains avertissements ?
- Est-ce la fin du modèle occidental ? Celui-ci avait déjà perdu le monopole de la puissance, c’est désormais son modèle de réussite qui est atteint. Les Occidentaux se sont montrés démunis face à la pandémie. Les images d’hôpitaux débordants de malades ou des fosses communes de New York ont créé un véritable choc : les Occidentaux sont au même niveau que le reste du monde et non plus au-dessus. Quelles leçons en tirer ?
- Y a-t-il encore un monde occidental ? Le COVID-19 est-il venu le fissurer ? Le fossé deviendra-t-il infranchissable si Donald Trump est réélu ? La réconciliation sera-t-elle totale si Joe Biden l’emporte en novembre ?
- La Chine est-elle la grande gagnante de cette crise ? Le modèle chinois est-il en train de l’emporter sur le modèle occidental de façon générale, et notamment en Afrique ?
- Le Covid-19 a-t-il accéléré le piège de Thucydide ? Le dépassement des États-Unis par la Chine est-il, aujourd’hui plus qu’hier, à la source d’un éventuel conflit entre les deux géants ?
- Comment s’en sort l’Europe ? Son unité a-t-elle été mise à mal ? La crise met-elle définitivement fin au rêve d’une Europe puissance ?
- En est-ce fini de la mondialisation ? On annonçait la fin des frontières, elles se sont redressées partout. Va-t-on mettre un terme aux délocalisations, aux grands flux commerciaux internationaux ?
- Vers un retour de l’État ? On annonçait l’obsolescence de l’État face aux flux, aux réseaux, aux multinationales, aux ONG. Face à la pandémie, c’est vers lui que chacun se tourne désormais.
- Quel équilibre entre liberté et sécurité ? Si rien n’est plus important que la vie, quelle part de liberté peut-on abandonner pour la protéger ?
- Va-t-on vers un contrôle plus étroit des peuples au nom des impératifs sanitaires ? Assiste-t-on au triomphe des régimes autoritaires et à la fin des contestations populaires ?
- Se dirige-t-on vers un monde plus multilatéral ou vers une profusion des unilatéralismes ? Le monde est un village global, mais il n’existe pas de conseil municipal pour le diriger. La crise du Covid -19 est avant tout une crise du multilatéralisme, mais seul le multilatéralisme peut prévenir de nouvelles crises.
- Les leçons de la crise vont-elles être tirées ? Ou bien va-t-on retomber dans le « business as usual », comme ce fut en grande partie le cas après le 11 septembre 2001 ou après la crise financière de 2008 ?