France. Premier bilan pour l’hôtellerie...

Pour Vanguélis Panayotis, CEO de MKG Consulting : « Dans un contexte inédit, le tourisme français résiste mieux que ses concurrents. Malgré le trou d’air de l’avant-saison, beaucoup de destinations ont réussi à limiter l’hémorragie. Pour les autres, les mesures d’accompagnement du secteur ont pour l’instant permis de sauvegarder l’essentiel de l’outil productif touristique national. Mais dès début septembre, nous allons entrer dans une nouvelle séquence où la clientèle affaires, qui représente les 2/3 du CA de l’hôtellerie française sur l’année,devra prendre le relais des vacanciers. » Extraits :



- Palais de la Méditerranée, Nice -


Alors que depuis le mois de mars la crise sanitaire continue d’impacter le quotidien de tous les Français, le secteur touristique attendait avec impatience l’été pour sortir la tête de l’eau. Bonne nouvelle, la France a mieux résisté que ses voisins, mais la reprise y reste inégale selon les territoires et les gammes.

Dès l’annonce du confinement, de nombreux hôtels avaient été contraints de fermer leurs portes : début avril, le parc ouvert dans tout l’hexagone avait ainsi chuté à seulement 17% des chambres. Depuis, ce taux a progressivement rebondi en sortie de confinement, et à la mi-août 80% du parc hôtelier a rouvert. Mais la situation varie en fonction des catégories et des territoires. Ainsi, alors que sur le littoral tout a logiquement repris pour la saison estivale, à Paris seulement 47% des chambres habituellement disponibles sont ouvertes à la réservation. En effet, de nombreux hôtels, faute de clients, ont pris la décision de ne rouvrir leurs portes que début septembre. En Province hors littoral, ce ratio est tout de même plus important avec 90% de l’hôtellerie ouverte à la mi-août.

De même, les établissements les plus haut de gamme, dont la demande est très dépendante des clientèles internationales, sont bien moins nombreux à avoir rouvert (59% en 5* à l’échelle nationale, et seulement 29% à Paris) que les établissements de 3* ou moins (avec plus de 9 chambres sur 10 de nouveau disponibles à la vente). 

L’été 2020 a été marqué par l’absence de la clientèle internationale, et notamment celle en provenance des marchés long courriers qui n’a pas pu voyager en raison du coronavirus. Cette absence pénalise particulièrement les hôtels 4* et 5* situés sur la Côte d’Azur et à Paris. Sur ces catégories d’hôtels, la baisse du taux d’occupation est supérieure à 25 points, même si ce recul s’est atténué entre juillet et les deux premières semaines d’août.



- Le Manoir de l’Étang, Mougins -


La clientèle française et celle venant des pays européens limitrophes a quelque peu compensé l’absence des Américains, Russes, Chinois, Japonais. Cela a bénéficié principalement à l’hôtellerie de plein air et aux locations de meublés de tourisme, mais également aux hôtels de catégories inférieures. Ainsi, les baisses de fréquentation sont moins marquées sur les segments 1* à 3* et parfois même, sur certains week-ends prolongés comme celui du 14 juillet ou celui du 15 août, la fréquentation de certaines zones attractives du territoire est pour la première fois revenue à la hausse par rapport à 2019….

…. Mais cette dynamique d’amélioration va devoir faire face, fin août et à la rentrée, aux impacts de différents vents contraires : durcissement des mesures de protection sanitaire dans les grandes villes et zones touristiques, quatorzaine imposée aux Britanniques séjournant en France, ou encore absence de grands évènements à la rentrée….