Paris. Propreté, rats, incivilités...
Evolution de la perception des habitants depuis 1974.
A l'occasion de la manifestation organisée dimanche 10 octobre à l'appel de l'Union Parisienne contre les dégradations du cadre de vie à Paris, l'Ifop publie, en exclusivité dans le Journal du Dimanche, une enquête montrant que les Parisiens sont nettement plus nombreux qu'il y a trente ans à trouver leur ville « sale ».
- 1965, Marché aux puces...
Paris, une ville jugée sale par plus de huit Parisiens sur dix ; 84% des Parisiens jugent que leur ville est une ville « sale », dont 39% estimant qu'elle est même « très sale ». Et c'est plutôt dans les arrondissements les plus « populaires » ou les plus denses que la proportion de Parisiens se plaignant de cette saleté est la plus élevée : 90% dans le nord-est de la ville, contre 74% des habitants résidant dans les « beaux quartiers » de la capitale.
La mise en perspective du point de vue des habitants de l'agglomération sur l'état de la capitale avec ceux mesurés par l'Ifop lorsque la droite giscardienne (1974) puis chiraquienne (1991) était à la tête du Conseil de Paris montre quant à elle un retour à la situation des années 70. En effet, alors que seul un habitant sur deux jugeait la ville « sale » lors du dernier mandat de Jacques Chirac (53% en 1991, contre 82% en 1974), leur proportion se situe aujourd'hui à 78%, soit une hausse de 25 points en trente ans.
Enfin, politiquement, il est intéressant de noter que ce sentiment de saleté est loin d'être l'apanage des électeurs de droite : la proportion de Parisiens jugeant que leur commune est une ville sale étant à peine plus forte dans les rangs des sympathisants LR (84%) ou LREM (87%) que chez les sympathisants socialistes (80%) ou écologistes (84%).
Ce jugement des Parisiens sur l'état de propreté de leur ville va de pair avec un mécontentement tout aussi fort à l'égard de différents aspects de leur cadre de vie tels que la lutte contre les rats (65%) ou contre les incivilités (80%). Et ils sont désormais près des trois quarts (73%) à se dire insatisfaits de l'entretien de leur ville, soit une progression de 16 points par rapport à 2015.
En termes d'évolution, on observe que la répression semble avoir plutôt gagné des partisans au fil des années. En effet, aux yeux des Parisiens, faire payer des amendes aux gens qui salissent (61%) arrive en tête des actions à mener pour lutter contre la saleté à Paris, devant le renforcement des moyens (50%).
- Étude Ifop pour UP! Union Parisienne réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 20 au 24 août 2021 auprès d'un échantillon de 1 008 personnes, représentatif de la population de la commune de Paris âgée de 18 ans et plus.
- 1965, photo AD -