Provence. Le patrimoine des « restanques »…

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Ces murets en pierres sèches, on en trouve un peu partout. En France, en Italie pour ne parler que de proximité. Nos prédécesseurs les ont patiemment construites essentiellement pour les rendre propres à la culture, à exploitation de vergers ou, dans le Sud d’oliveraies. Certaines permettent même de ralentir le cours de torrents.



Force est de constater que la terre est basse pour l’homme moderne et que l’agriculture intensive a  tué une forme agriculture de subsistance, avec pour conséquence, l’abandon de milliers de kilomètres de restanques. Que ce soit dans le Lubéron, les Pyrénées, dans les départements limitrophes avec l’Italie, le mal est fait et les chances de retour en arrière sont extrêmement faibles. Tout juste peut-on espérer que quelques initiatives de particuliers, de communes ou d’entités départementales réalisent l’intérêt de préserver ce patrimoine, car, outre le côté esthétique, le devoir de mémoire, on peut trouver des raisons pratiques pour se mettre à la tâche et rétablir quelques routes, chemins de campagne et autres planches de cultures diverses et variées. 

Les restanques, synonyme de terrasses, sont appelées « bancaous » en Provence. Elles sont construites sur des terrains en pente et nécessitent un réel savoir faire pour répondre à leurs objectifs, ceux d’installer des planches quasi horizontales. Faites en pierres sèches et sans mortier, elles doivent, pour durer, laisser passer l’eau des pluies, souvent violentes dans le Sud. Progressivement abandonnées, tout comme les exploitations agricoles, peu rentables dans des régions dépeuplées par les guerres, elle se sont détériorées et ne jouent plus leurs rôles régulateurs. 

On le voit, les pierres qui se détachent ne sont ni remises, ni remplacées. Il ne fait alors que quelques années pour qu’elles s’effondrent. Rien n’est prévu pour inciter , voire obliger les propriétaires, ne serait-ce que ceux en limite de voies publiques, de les entretenir et de les restaurer. Une simple balade sur les petites routes et chemins de Provence, en partant du littoral méditerranéen, nous donne le triste spectacle de ce patrimoine délaissé… désolant !


- pierre après pierre, le mur se délite, Mougins -


- restauration réussie, Notre-Dame de Vie, Mougins -