Élections : la place du numérique…

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Catégorie Les paradoxales

Les récentes présidentielles américaines ont remis sur le tapis le vote par correspondance et le vote électronique. Les polémiques ont fleuri autour de ces nouvelles pratiques car le doute qu’elles soient propices à des fraudes ont resurgi. Mais les avantages semblent être en leur faveur, d’autant plus que les contraintes liées à la Covid ont pesé dans la balance. Quant à la participation, le verdict est sans appel. Il n’y a jamais eu autant de votants aux USA que lors de ces élections. Dans un éditorial récent, Philippe Buerch y voit une occasion de moderniser nos modalités de vote et nos outils démocratiques :



- Machine à voter à Issy-les-Moulineaux - photo -


« Dans une précédente tribune, je posais le débat sur la nécessité de repenser notre système électoral, pour qu’il soit plus adapté à l’évolution de notre société mais aussi puisse maintenir l’exercice de la Démocratie en toute circonstance. La pandémie de la Covid-19 a déjà marqué le scrutin des dernières municipales et viendra enjamber les prochaines échéances électorales. Plus que jamais, nous devons nous concerter pour adapter nos modalités de vote et nos outils démocratiques.

Comme je le soulignais, la question se pose à l’heure du numérique de moderniser le vote, pour le rendre plus simple, plus accessible, répondant ainsi à l’évolution de notre société pour proposer ainsi un scrutin plus en phase avec les comportements actuels, avec les problématiques actuelles, mais aussi pour parer à la montée de l’abstention. Pour cela, il faut non seulement créer une nouvelle technologie au service de la démocratie, mais aussi élargir le champ du possible sur l’existant, notamment en instaurant la double procuration dont l’établissement doit pouvoir se faire à domicile

Dans une logique de fluidité du scrutin, nous devons aussi penser à rendre possible des réservations de créneaux horaires, réduisant ainsi les files interminables qui découragent souvent l’électeur, mais aussi instaurer le recours aux machines à voter garantissant un volant plus large de votants, et une simplification indispensable du dépouillement. Mais aussi et surtout nous devons penser au vote par Internet pour que chacun puisse faire rentrer la démocratie dans son quotidien, et ce, peu importe ses difficultés pour se déplacer, son manque de disponibilité, ou comme aujourd'hui en garantissant une sécurité sanitaire à chaque électeur.

Le vote du 21ème siècle, c’est aussi pouvoir s’adresser aux citoyens sur les supports du 21ème siècle. Les plateformes numériques, les réseaux sociaux doivent offrir la possibilité d’être de véritables supports de campagnes électorales permettant non seulement un accès plus large à la démocratie, mais aussi un meilleur accès aux programmes pour une meilleure compréhension de ceux-ci, en favorisant également une dématérialisation des outils de communication permettant à chacun l’accès à du matériel de campagne en numérique, pour ainsi maîtriser, simplifier et unifier les campagnes sur les réseaux sociaux.

En réorganisant le service public, en simplifiant les démarches du vote, tant pour l’inscription sur les listes électorales, que pour l’établissement des procurations, et en démultipliant les outils de vote, nous replacerons la démocratie au cœur de notre société. Cette crise sanitaire sans précédent a révélé encore un peu plus les inégalités, il est de notre devoir de rendre la Démocratie universelle dans notre pays, chacun doit avoir la possibilité d’y participer indépendamment de ses contraintes personnelles. »

Philippe Buerch