- Malgré sa densité de population, en manque de logements sociaux,
Le Cannet construit Les Mirandoles 2 -

En l’espace d’une génération, les réalisations immobilières ont explosées dans des lieux parfois à risques comme les plaines alluviales du Var, de la Siagne par exemple classées pour la plupart en zones inondables. Autre intérêt lié à ces plaines, leur potentiel agricole, susceptible de fournir une alimentation de proximité. Sans parler de leur richesse en biodiversité. On peut constater en effet qu’avec un recul d’une petite vingtaine d’années, les paysages ont bien changé dans ces zones-là. Immeubles, zones commerciales ont remplacé les cultures en pleine terre, les serres, les vergers, les oliveraies… 

La liste de ces zones sacrifiées est longue. La plaine du Var, de part son étendue, est en tête de liste et la dénomination d’Eco Vallée est un leurre pour gogo. La plaine de la Siagne est totalement méconnaissable avec plusieurs dizaines de réalisations d’envergure allant d’Auribeau-sur-Siagne aux portes de Cannes/Mandelieu, massacrant au passage Pégomas et La Roquette-sur-Siagne. 

Le phénomène s’est développée de façon très progressive. Aux lendemains de deux guerres meurtrières, la campagne venait buter sur les villes du littoral sans leur faire beaucoup de mal. Le développement du tourisme a été, dans les années 70, un accélérateur exponentiel. On notera en passant qu’il n’a pas vraiment accompagné (à quelques exceptions près) de réalisations architecturales d’un grand intérêt. La côte d’Azur est devenu un littoral de plus en plus bétonné. Des villes ont vu leur population exploser en quelques décennies comme Mouans-Sartoux devenue une ville dortoir, ou Le Cannet passant, grâce notamment à Pierre Bachelet et son mandat de maire de 1977 à 1995, d’une banlieue campagnarde à la ville la plus dense des Alpes-Maritimes, loin devant Cannes, bien devant Nice...

Paradoxalement, selon l'INSEE, le département qui compte 1 080 771 habitants en a perdu un millier depuis 2012. On a du mal à y croire lorsqu’on traverse le Val de Mougins, que la route de Grasse à Cannes traverse. Véritable terrain de guerre, gigantesque plaie béante bientôt comblée par des dizaines d’immeubles supplémentaires et des centaines de voitures. Bien sûr, ceux qui ont connu ce quartier lorsqu’il s’appelait « Les Barraques » ne le reconnaîtraient plus, la plupart sont morts et enterrés. Certains pleureraient peut-être leurs vignes, leurs oliviers, leurs amandiers, leurs figuiers, tandis que d’autres se réjouiraient d’avoir fait une belle opération financière pour se payer une place de choix dans un EHPAD… Quel avenir pour ce nouveau dortoir de luxe, quelle qualité de vie ? Ça risque par exemple de vite devenir très compliqué pour circuler (même avec le développement du télétravail), se garer, à mesure que les habitants prendront possession de ces lieux devenus du jour au lendemain sur-urbanisées. 

Quand le bâtiment va, n’est-ce pas, tout va… Constatons, avec les élus, les promoteurs, les constructeurs, les agents immobiliers… que la Covid ne semble pas avoir, chez nous du moins, fragilisé cette industrie-là.

- le quartier des Barraques années 60, des vignes, des oliviers...
on peut reconnaître, floutée, le vieux village de Mougins et le Mas Candille -