Que ce soit dans les jardins privés, copropriétés et espaces publics la tondeuse à rouleau, le râteau et la cisaille ont depuis longtemps été remplacés par la bruyante souffleuse et la tondeuse motorisée, quant au cantonnier, il a disparu du paysage, remplacé par des professionnels chargés de ratiboiser les pelouses et de tailler tout ce qui dépasse de la norme en vigueur quitte à considérablement affaiblir arbustes et arbres jusqu’à les rendre plus vulnérables aux maladies. C’est qu’on arrête pas le progrès... 

Mais ces options qui reflètent bien notre mode de vie s’accompagnent des risques plus graves encore liés à l’usage des pesticides. En veux-tu en voilà. Les fongicides, les insecticides (on connaît trop bien les dangers des néonicotinoïdes sur les insectes pollinisateurs et du DDT dont la présence perdure alors qu’il est depuis longtemps interdit), herbicides (on connaît les méfaits sur la flore, la faune et les populations, des épandages de « l’agent orange » déversées sur le Vietnam par les Américains). Ils sont tous prêts à faciliter la vie des jardiniers en… herbe. Toutes ces pratiques sont relativement récentes mais même avec un recul d’une petite cinquantaine d’années, on s’aperçoit qu’elles ne sont pas la panacée, qu’il faut modérer leurs usages, s’attacher à trouver des alternatives, voire faire marche arrière. Pas facile, car le pouvoir des lobbies dont la prospérité financière dépend de ces molécules, freinent les avancées. 

Tous les pesticides sont des biocides, classés comme produits toxiques pour la santé. Ils nécessitent de nombreuses précautions lors de leur fabrication, de leur entreposage, de leur utilisation, et cela d’autant plus lorsqu’il s’agit de cultures destinées à l’alimentation humaine ou animale. Des scientifiques n’ont pas hésité à attirer l’attention des autorités sanitaires sur les risques. Constatons que grâce à eux et à plusieurs ONG, des progrès substantiels ont été réalisés. Voilà des décennies que le tout puissant DDT à disparu des rayons bien qu’il continue à être présent dans la nature. Des chercheurs ont planché sur des produits de substitution et plusieurs sont sur le marché. Mais apparemment, ils nécessitent eux aussi quelques précautions. 

Ainsi, nous avons l’autre jour, lors q d’une promenade champêtre sur la commune de Mandelieu La-Napoule, le long de la Siagne, pu observer l’épandage d’un herbicide sur plusieurs terrains de sport. Il s’agissait du Katoun, un dessicant biologique d’origine végétale. La personne chargée de pulvériser le produit portait des gants, des vêtements et un équipement de protection pour les yeux et du visage. Il n’est donc pas interdit de penser que cette molécule n’est pas anodine… Quant à l’opportunité de la pulvériser un jour de vent, le long d’un sentier largement fréquenté par les promeneurs et leurs amis canins, les coureurs à pieds, j’ai comme un doute...