Lacan. Le temps d’apprendre à vivre…

Crédits:
textes par
Catégorie Les paradoxales

Betty Milan nous fait partager de l'intérieur son aventure analytique intense avec le maître du 5 de la rue de Lille. Tous les psychanalystes du monde connaissent cette adresse, définitive référence aux consultations hors norme d’un des papes en ce domaine. Traduit du brésilien par Danielle Birck, son livre ne manque pas de piment.




La couverture d’Anne Herbert plante le décor : Lacan fait face à Freud. Or dans le monde de la psy, rien n’est innocent, tout a un sens ; voire un non-sens. C’est le règne des jeux de mots, des lapsus révélateurs, des rêves outils débridés de l’inconscient, du « lalangue »… Car si Freud s’est bien passé de Lacan, Lacan n’existerait sans doute pas sans Freud…

Betty Milan arrive de son Brésil avec la ferme... intention de rencontrer le maître et d’entreprendre une analyse qui lui permettrait, de retour au pays, de pratiquer à son tour. Un rêve qui devient bientôt une réalité mais qui a un prix. Un montant de chaque séance, si courte soit-elle, est élevé. Une façon, argumentent les professionnels, de donner une valeur force à l’entreprise périlleuse et incertaine s’il en est. L’autre prix à payer, c’est celui de l’intensité émotionnelle déclenchée par le processus d’introspection lui-même. Il provoque une révolution intérieure qui doit être libératrice, parfois salvatrice.

J’ai lu en quelques heures ce « Pourquoi Lacan » (éditions Erès) et j’y ai pris du plaisir car cette proximité avec Lacan ne me déplaît pas. D’autant que, ayant été proche de Pierre Rey, auteur d’un autre récit révélateur sur le même sujet, « Une saison chez Lacan » (1989), la lecture de l’ouvrage et quelques  confidences faites, ne m’ont pas laissées indifférent, loin de là.

Le livre de Betty Milan se glissera aisément dans une poche et on le sortira opportunément dans la salle d’attente de son dentiste ou de son… analyste, même si dans ce dernier cas, je ne suis pas sûr que se soit recommandé… Pour autant, ce livre vous donnera-t-il le désir de lire ou relire Jacques Lacan et Sigmund Freud ? En ce qui me concerne, rien n’est moins sûr. La lecture des ouvrages de Betty Milan et de Pierre Rey me suffit. Tous les deux me parlent de leur Lacan  cet être qui s’est penché comme peu d’autres dans l’univers fascinant autant qu’insondable de l’âme humaine. La partie que j’entrevois ainsi me contente. D’ailleurs, si Dante m’a toujours emmerdé, Freud aussi et pour vraiment entrer dans le monde de Lacan, il faut en apprendre les codes… CQFD ou pas !