Antibes. Une programmation de choix
pour un 10ème anniversaire à souhaiter...
« Créé en 2013, anthéa est le plus grand théâtre construit en France lors de la dernière décennie, et il le restera certainement pour les dix années à venir. Deuxième théâtre de France en fréquentation après la Comédie-Française, il est indéniablement l’un des plus beaux outils culturels du pays et un puissant moteur de développement » se félicitait le maire d’Antibes, Jean Leonetti, à l’heure de dresser un premier bilan. De son côté, le directeur du théâtre, Daniel Benoin, annonçait la programmation 2022/2023, qui marquera le dixième anniversaire de la structure :
- Stéréo de Decoufle -
« Le 6 avril 2023, anthéa, aura 10 ans. Dix ans déjà, dix ans à peine, dix ans d’une jeune et riche aventure. J’avais dirigé pendant près de quarante ans des théâtres et des centres dramatiques nationaux avec les avantages et les contraintes inhérentes à ces lourdes structures d’État. Jusqu’à ce qu’un beau jour, Jean Leonetti, se fiant à mon expérience me donne carte blanche à Antibes, et me laisse piloter un vaisseau tout neuf. Je m’entoure d’une jeune équipe dynamique et décidée qui sera formée sur le tas. Le public répond présent et voici qu’en un temps record, et en dépit de la crise sanitaire, nous sommes devenus l’un des tout premiers théâtres de France en nombre de spectacles et de spectateurs. C’est l’histoire d’un pari réussi, une histoire de confiance et d’amitié, une histoire encore pleine de promesse et d’avenir.
En cette année qui est aussi celle de Molière – mais quelle année n’est pas de Molière pour les gens de théâtre ? – comment ne pas penser au cher Jacques Audiberti qui consacra autrefois un très bel essai à Molière dramaturge dans lequel il avançait que Molière était le Chaplin du théâtre ! C’est peut-être cette même intuition qui m’a conduit à demander à Michel Boujenah de jouer L’Avare que nous reprendrons à l’automne, après un vif succès à Paris et avant une longue tournée. Pour le rôle, j’avais besoin d’un grand acteur qui soit aussi un amuseur que je voulais conduire à incarner un Harpagon désespéré. Et pour fêter nos 10 ans, j’ai eu envie de réunir les Chaplin d’aujourd’hui, les amuseurs, les burlesques, tous ceux qui connaissent la noblesse du rire. De ce rire qui nous sauve. Nous commencerons par nous souvenir de Raymond Devos, ce maître des mots qui aurait eu 100 ans. Entouré de comédiens et comédiennes tous exceptionnels, je composerai et participerai à cet hommage qu’il mérite tellement. Puis tout au long de la saison défileront des êtres inspirés et des libres penseurs, cela ira des humoristes les plus acerbes tels Stéphane Guillon, Christophe Alévêque, Laurent Gerra, Alex Vizorek, Sophia Aram.... aux plus lunaires comme François Morel, Marc Fraize, Pierre Guillois, François de Brauer, Panayotis Pascot...
Comme toujours nous essayons d’organiser une programmation harmonieuse entre théâtre populaire et théâtre de recherche, entre valeurs sûres et révélations, stars et étoiles montantes. Des grands noms se succéderont, je n’en cite que quelques-uns : Adjani, Arditi, Arestrup, Berléand, Bouajila, Bouix, Casta, Chesnais, Darmon, De Groodt, Gamblin, Hiegel, Huppert, Huster, Lhermitte, Torreton... Nous saluerons aussi les débuts au théâtre de Vanessa Paradis.
Le meilleur de la danse sera au rendez-vous avec les nouvelles créations du Ballet national de Marseille, Sidi Larbi Cherkaoui, Philippe Decouflé, Blanca Li, Angelin Prejlocaj…
Nous maintenons et renforçons notre soutien aux créateurs de la région Sud. Nous produirons la nouvelle création du Collectif 8, troupe associée, dans L’Orestie d’après Eschyle. Pierre Blain revisitera Racine Sans Andromaque... Clément Althaus présentera une spleenétique et musicale interprétation de Baudelaire.
Le théâtre se délocalisera à Nikaïa le temps de deux spectacles d’envergure : une nouvelle production de Starmania, mise en scène par Thomas Jolly, et le concert de – M – (Matthieu Chédid). De son côté, Zazie, en résidence de création à anthéa, nous réservera la primeur de son nouveau spectacle. Musique encore avec Murray Head qui fera revivre ses grands succès. Musique toujours avec Julien Clerc en version acoustique, Agnès Jaoui la lyrique, l’intense Selah Sue, l’explosive Aloïse Sauvage, le magnifique Charlie Winston ou, venues du Canada, Isabelle Boulay et la révélation Charlotte Cardin…
Accueillir tous ces artistes, la diversité de leurs talents, me donne plus que jamais envie de faire mon métier. Outre Molière et Devos, je reprendrai Inconnu à cette adresse de Kressmann Taylor et Disgrâce d’Ayad Akhtar, avant les représentations à Paris, et je créerai avec l’Opéra de Nice l’ultime chef-d’œuvre de Verdi, Falstaff. Ce personnage qui sous son masque de clown cache le visage du désespoir et de la mort nous aide à réfléchir au sens de ce que nous faisons ici, au théâtre, maintenant, et dans les années qui viennent. »
Daniel Benoin