Baroque, vous avez dit baroque, comme c’est baroque…
Le Département des Hauts-de-Seine dévoile les clés de la symbolique baroque dans un exposition qui se tient dans les Anciennes Écuries du Domaine départemental de Sceaux jusqu’au 14 janvier 2024.
ntitulée Allegoria, cette exposition illustre l’importance de ce genre allégorique en France au XVIIe siècle. Par allégorie, il faut entendre représentation d’un homme, d’une femme ou d’un enfant tenant des attributs en relation avec l’idée qu’ils incarnent : la Justice (une balance et une épée), la Prudence (un miroir et un serpent), un homme chevauchant un lion (le Commandement sur soi-même) ou une femme arrosant un pot de primevères (la Grammaire) sont parmi les quelques centaines d’allégories réunies et publiées par Cesare Ripa, à Rome, en 1593. L’auteur de l’Iconologia indiqua dès la page de titre de l’ouvrage que celui-ci était conçu à l’usage des artistes peintres et sculpteurs désireux de représenter, de façon codée, quantité de notions, concepts, vertus, vices, qualités ou défauts. Utile à la clarification du discours symbolique, ce manuel le serait également aux amateurs impatients de comprendre le sens des grandes dissertations visuelles, conçues selon le principe esthétique de l’Ut pictura poesis, destinées à la décoration des plafonds de châteaux, palais, et autres hôtels particuliers partout en Europe.
La collection de tableaux, de dessins et d’estampes montre comment chaque artiste a su s’approprier, dans le strict respect du code ou en l’adaptant, la syntaxe allégorique devenue rapidement commune à toutes les écoles européennes (des peintres aussi différents que Rubens, Vermeer ou Vélasquez avaient alors une parfaite connaissance de l’Iconologia de Ripa). Des œuvres de Claude Vignon, Simon Vouet, Jacques Blanchard, Laurent de La Hyre, Philippe de Champaigne, Jean Tassel, Charles Le Brun, Pierre Mignard, Jean Jouvenet, Antoine Coypel et de quelques autres, permettent au plus large public d’entrer dans le secret d’un langage symbolique en apparence complexe, mais rendu accessible par la connaissance des sources et l’usage du manuel de Ripa.
Ainsi, chaque œuvre fait l’objet d’une étude détaillée précisant le sens de chaque élément constitutif de son discours. L’exposition sera accompagnée d’une large programmation culturelle et de visites guidées thématiques (cours d’histoire de l’art, ateliers thématiques en famille, visites enfants et familles, activités adultes et adolescents, visite quizz...). L’exposition est ponctuée d’objets (miroir, obélisque, œuf, éléphant en porcelaine, chandelier, sablier, etc.) dont le sens symbolique est précisé, et qui permettent au plus jeune public d’entrer de façon ludique et efficace dans le message crypté des tableaux exposés à proximité. Les œuvres exposées proviennent indifféremment de collections publiques et de collections privées.
- Simon Renard de Saint-André, Vanité, vers 1660,
collection Guy et Héléna Motais -