Japon. Hiroshige et ses éventails…

Catégorie Les Arts au soleil

Le musée Guimet présente pour la première fois en France un ensemble unique d’estampes d’Utagawa Hiroshige (1797-1858) destinées à orner des éventails. Réalisées entre les années 1830 et 1850, elles comptent parmi les plus rares et les plus élaborées de l’œuvre de l’artiste, l’un des derniers grands imagiers du Japon de l’époque d’Edo - aujourd’hui Tokyo.




Accessoire saisonnier et éphémère, l’éventail plat en bambou (uchiwa) se popularisa au Japon à l’époque d’Edo (1603-1868) et devint l’un des supports d’expression de la créativité des maîtres de l’école picturale japonaise ukiyo-e. D’abord vendus pendant l’été par des colporteurs ou dans des échoppes provisoires à l’occasion de fêtes, les éventails d’Edo furent proposés à partir de la fin du 18e siècle à la devanture des marchands d’estampes et de livres illustrés, lorsqu’ils commencèrent à être signés par des artistes célèbres. Objets jetables, ces éventails ont pour la plupart disparu ; les estampes qui nous sont parvenues, non découpées et dans leur premier tirage, sont celles qui ne furent jamais montées sur leur armature, préservées par les éditeurs d’estampes ou les collectionneurs. Beaucoup de ces œuvres sont aujourd’hui uniques ou conservées en de très rares exemplaires de par le monde.

Hiroshige réalisa plus de six cent cinquante estampes destinées à orner cet accessoire du quotidien. L’exposition présentée au 2e étage du musée Guimet invite, 15 février au 29 mai 2023, à découvrir la grande créativité graphique ainsi que les thèmes de prédilection de l’artiste, à travers une sélection de quelque quatre-vingt-dix œuvres, parmi les plus belles de la Collection Georges Leskowicz, la plus importante collection privée de feuilles d’éventails de Hiroshige.

Parmi les œuvres exposées, certaines dépeignent des sites célèbres de la ville d’Edo. On y découvre des vues urbaines, jardins d’agrément, temples, lieux de distraction et d’excursion, ainsi que le « quartier des plaisirs » de Yoshiwara. Ces représentations sont marquées par les saisons, par des moments particuliers de la journée, des rituels ou des fêtes, et toujours animées de personnages, souvent féminins.

Les paysages des provinces du Japon décrivent, avec une grande fidélité documentaire, des stations thermales, vues maritimes, lieux de pèlerinage, ou encore la traversée de fleuves qui fournissent autant de scènes pittoresques. « Le monde des plaisirs » et les sujets fictionnels à la mode appréciées par le public populaire d’Edo sont aussi illustrés sur les éventails de Hiroshige, avec une grande variété de sujets : personnages féminins élégants, dans leur cadre quotidien ou associés à des sites célèbres, thèmes littéraires, classiques ou issus du répertoire contemporain du théâtre kabuki, voire du roman burlesque. Enfin, les thèmes bucoliques composés de fleurs, végétaux, oiseaux et animaux occupent également une place importante parmi les estampes présentées.


Musée national des arts asiatiques - Guimet 6 place d’Iéna 75116 Paris
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Musée d’Ennery 59 avenue Foch 75116 Paris