Mon New-York de 1973…
Il faisait froid dans les rues ventées de Manhattan. Nous étions en automne bien avancé et l’affaire du Watergate battait son plein. Je passais beaucoup de temps devant la télé, fasciné par le déroulement de cette enquête hors norme. Dehors, la vie continuait, les arbres avaient perdu leur feuilles et l’herbe rase de Central Park virait au brun. Prés du Lincolm Center, les New yorkers profitaient d’un rayon de soleil pour prendre leur pose déjeuner, pour lire sur un banc, pour inciter au boycott de laitues, pour promener leurs chiens... Des amoureux se tenaient pas la main.
Le hasard avait bien fait les choses. J’avais rejoint une amie qui travaillait pour le magazine très progressiste Ms. Nous sous-louions l’appartement d’un crooneur, prés de Columbus circus. J’avais du temps pour me balader dans des quartiers que je ne connaissais pas encore mais Central park était à proximité. Une solution de facilité, parenthèse utile entre les interminables sessions des Watergate hearings visionnées en direct. Je ne m’en privais pas. Fasciné, envoûté, éberlué, je regardais ces pontes du pouvoir et de la politique, pris la main dans le sac et à qui, pour une fois, on demandait des comptes. Complices à l’insu de leur plein gré d’un système perverti, ils se rejetaient les responsabilités : je n’ai fait qu’obéir, c’est pas moi, c’est l’autre. Ce système qui était alors dans les mains d’un président qui s’emporte, qui ment, qui insulte, prêt à tout pour gagner. Tout le monde y passait, du simple cambrioleur/plombier au chef de cabinet de Nixon, en passant par le ministre de la Justice. Même Henry Kissinger en prenait pour son grade...
Je retrouverai cette même attraction obsédante et un rien malsaine, un certain après-midi de septembre, lorsqu’ouvrant ma télévision, j’assistais en direct à la destruction des Tours jumelles de Manhattan. Improbable vision d’un monde dont les règles qu’on croyait immuables, étaient en train de changer... sous nos yeux hypnotisés par le passage en boucle des séquences... jusqu’à l’effondrement total de la seconde tour.
Ce qui se passe aujourd’hui autour de l’ex-président Trump est du même acabit, bien que le déroulement des affaires se déroule sur une autre échelle du temps. On parle ici de mois, voire d’années. En outre, si ces avatars qui affaiblissent l’image d’une Amérique dominatrice mais plus exemplaire, font le tour de la planète, elles n’intéressent vraiment que l’éléphant républicain et l’âne démocrate… et ceux qui suivent au plus près l’actualité étasunienne.
- The New York... timer -
- Liberté, j'écris ton nom...
- Broadway nord side...
- to Juilliard...
-
- tout est permis, sauf ce qui ne l'est pas...
- c'est pas des salades...
- bipolarité...
- faire pisser Mirza... ou pas -
- envers et contre tous...
- no standing, but...
- one-way ticket...