La démocratie - « le pire système de gouvernement à l'exception de tous les autres » (dixit W. Churchill) - va mal. Un peu partout , dans le monde, les régimes autocratiques progressent dangereusement depuis ces deux dernières décennies. On estime à près de 40% la part de l'humanité qui vit présentement sous une forme ou une autre de dictature. Outre les états minés par la corruption (comme en Amérique latine) et qui n'ont de démocratie que le nom, l'érosion de ce système politique pourtant généreux s' est considérablement accrue dans les pays occidentaux. Certes, nous vivons encore dans un état de droits, mais force est de constater que les libertés civiques sont de plus en plus bousculées, voire limitées, pour des questions de sécurité – laquelle peut compter sur le développement inquiétant des technologies de contrôle.

Dans ces conditions, il n'est pas inopportun de se demander si la démocratie ne pourrait pas disparaître de notre monde d'ici la fin du 21ème siècle. Ou, à tout le moins, de s'en éclipser durablement. Après tout, elle n'a pas toujours été dominante dans l'Histoire, même si elle est apparue voici 26 siècles et a fortement influencé la pensée européenne.

C'est ce qu'a fait Jean-Luc Francezon sur le ton de l'allégorie. Que dirait la démocratie de nous et de notre époque si elle prenait la parole ? Rien qui soit doctoral dans ce texte richement documenté, mais une souplesse d'écriture qui retrace, non sans humour, les principales étapes historiques de ce principe politique. Et pose, in fine, une question vertigineuse : sommes-nous encore dignes des valeurs de justice, d'égalité et de liberté qui le fondent et pour lesquelles tant d'hommes se sont battus depuis son apparition dans le monde ?

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