Antibes. Jean-Marie Rouart récompensé…

Le prix littéraire Jacques Audiberti a été décerné cette année à un académicien auteur de 14 romans et essais, de 23 pièces de théâtre et journaliste aussi.

Jean-Marie Rouart est né il y a 81 ans, dans une famille de peintres. Sa scolarité est difficile mais, malgré les difficultés rencontrées, Jean-Marie persévère. Il est cinq fois candidat au baccalauréat.  Après avoir mené des études de philosophie et de lettres, il entre au Magazine littéraire puis au Figaro, chroniqueur et grand reporter, avant de démissionner lors du rachat du journal par Robert Hersant.

Alors que son premier livre est refusé treize fois et qu'il renonce à le faire publier, son second livre « La Fuite en Pologne » paraît en 1974. Franc-maçon « parce que leurs idées étaient à l'opposé de celles de ma famille », il collabore comme éditorialiste au Quotidien de Paris, dont il devient rédacteur en chef en 1979 et dont il dirige les pages littéraires jusqu'à son départ en 1985.

Il retourne par la suite au Figaro et devient le directeur du supplément littéraire, puis le directeur littéraire. En 1994, il est l'un des principaux animateurs du Comité pour la révision du procès d'Omar Raddad, affaire à laquelle il consacre un ouvrage, « Omar : la construction d'un coupable », ce qui lui vaudra une condamnation pour diffamation en 2002. 

Après s'être présenté cinq fois, il est élu à l'Académie française. Il mène un combat actif contre la prostitution. En 2012, alors qu'il préside le festival La Forêt des livres, il reçoit le prix de l’Œuvre de ce même festival. Il est signataire de la tribune controversée N'effacez pas Gérard Depardieu visant notamment à défendre sa présomption d'innocence, alors accusé de viol, agression sexuelle et harcèlement sexuel. Il invoque « l'esprit gaulois de la France. Est-ce que vous croyez que, chez Rabelais, il n'y a pas de grossièretés ? ». Rédacteur au Figaro, il y signe toujours des chroniques politiques dont celui du 10 septembre dernier : « Michel Barnier, la revanche de la France traditionnelle sur le nouveau monde d’Emmanuel Macron ». 

C’est son dernier livre « La maîtresse italienne » qui a convaincu le jury présidé par Didier Van Cauwelaert de lui accordé le prix. Il y raconte l’épopée de Napoléon lorsqu’il s’échappe de l’île d’Elbe. Mais, officiellement, c’est pour l’ensemble de son œuvre que l’auteur est récompensé par la ville d’Antibes.

A la question « Comment expliquez-vous la fascination persistante pour Napoléon 1er », il répond « Selon moi, la clé de la légende napoléonienne, c’est la possibilité d’identification. Il est très rare qu’on puisse s’identifier à un grand homme, parce qu’on le voit comme une statue. Ce qu’il y a extraordinaire chez Napoléon, c’est ce mélange de faiblesse sentimentale et de génie politique. Comme je l’ai déjà écrit, Napoléon m’avait sauvé la vie à dix-huit ans, quand j’ai traversé une période difficile, entre tentation de suicide et poids des échecs scolaires et sentimentaux. En lisant le Mémorial de Sainte-Hélène, j’ai réalisé que ce génie avait connu les mêmes malheurs que les miens, et il m’a soudain paru très présent. Plus tard, j’ai découvert que nombre d’écrivains, tels Dostoïevski ou Stendhal, ont vécu en regardant Napoléon certes comme un grand homme, mais plus encore comme un professeur de vie. » CQFD !