L’Europe des lobbies...
À la veille des élections européennes, Agir pour l'Environnement rend public le premier « Top 100 des lobbies européens » rassemblant les principales « associations commerciales et professionnelles » et « compagnies et groupes » influençant les institutions européennes.
Ce « Top 100 des lobbies européens » met en évidence une débauche inouïe de moyens humains et financiers conduisant la Commission européenne et les députés européens à être exposés à un lobbying intense. Le rapport porte sur les activités de lobbying recensées sur une période de onze mois. Les entités de lobbying n'étant pas obligées de publier leurs informations à la même date, les données couvrent une période allant de 2022 à 2023, sans jamais dépasser onze mois. D'après les données mise à jour récemment dans le registre de transparence, les 100 principaux lobbies européens ont dépensé entre 265 000 000 et 297 499 901 millions d'euros afin d'influencer le processus législatif européen. Cela équivaut à une dépense moyenne de 398 936,1 euros par député.
Les 5 715 organisations professionnelles ont, dans leur ensemble, employé 7 621 équivalents temps plein, soit une moyenne de 10,80 lobbyistes par député européen. En 2022, les « Associations commerciales et professionnelles » ainsi que les « Compagnies & groupes » ont dépensé plus d’un milliard d’euros dans leurs activités de lobbying. Parmi les 100 principaux lobbies européens se trouvent European Chemical Industry Council, Bayer, Apple, Google, Méta, Shell, PlasticsEurope ou encore Exxon Mobil (société pétrolière et gazière américaine)…
Agir pour l'Environnement plaide en faveur d'une régulation plus stricte de l’activité de lobbying pour limiter l'influence des groupes de pression sur le processus législatif européen. L’association demande l'instauration d'une limite de dépenses annuelles dédiées au lobbying afin d’encadrer plus sérieusement les activités de lobbying à l’échelon communautaire.
L'Union européenne doit renforcer la transparence entourant ces activités de l’ombre en exigeant des déclarations détaillées sur les activités de lobbying et les antécédents professionnels des lobbyistes. Les institutions européennes doivent proscrire scrupuleusement les allers-retours professionnels de certains lobbyistes entre les institutions européennes et les groupes de pression économiques. Ces mesures sont indispensables pour rétablir la confiance largement entamée des citoyens et des citoyennes européens envers les institutions communautaires.
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