Patrimonio. Dites 33 !
La Corse et ses invités vont vibrer au son des guitares. Ambiance magique !
Plan large sur le Théâtre de Verdure, investi de milliers de spectateurs. Ce n’est pas du cinéma, mais la réalité des Nuits de la Guitare qui drainent depuis plus de trente ans tous les amoureux de la six-cordes. Plus qu’un rassemblement musical, il s’agit de célébrer le pari fou, mais réussi, de quelques passionnés qui se lancèrent dans l’aventure tumultueuse de la création d’un festival.
Quand ils concoctent leur premier plateau, en 1989, Jean-Bernard Gilormini, Guy Maestracci et une poignée d’amis, tous guitaristes amateurs, n’imaginent pas que leur événement deviendra le rendez- vous privilégié des stars de la guitare. Au début, il n’est question que de trois soirées, on ne parle pas encore de réunion annuelle ou de futures éditions, mais d’emblée, les organisateurs voient grand : au côté des meilleurs musiciens insulaires, Babik Reinhardt, Roland Dyens et Raphaël Faÿs étrennent ce festival dédié à la guitare, unique en son genre. Puis, tout s’emballe : les spectateurs prennent d’assaut le Théâtre de Verdure, le succès du festival dépasse toutes les espérances.
La seconde édition est dans les tuyaux, avec entre autres Marcel Dadi, Larry Coryell et Biréli Lagrène. Bluffés, les Corses commencent à évoquer la magie de Patrimonio... Comment ce village, juché à flanc de collines, a-t-il pu devenir le carrefour européen de la guitare ? Croiser Deep Purple à une terrasse de café ou tomber nez à nez avec Steve Lukather au détour d’une ruelle, bordée de vignes, c’est là toute la magie du site.
Longtemps, les stars locales s’appelaient Clos De Bernardi, Orenga de Gaffory, Clos Marfisi, Antoine Arena, les domaines viticoles qui longent la célèbre route des vins ; désormais, elles ont aussi pour nom George Benson, Joe Satriani, Al Di Meola, John Mc Laughlin, Vicente Amigo, Larry Carlton, Jeff Beck et Paco de Lucia...
Venir ici, c’est l’occasion de feuilleter un passionnant carnet de voyages, riche d’anecdotes,d’histoires loufoques, de concerts chocs. C’est Jeff Beck, qui depuis son premier concert mémorable devant un public ébahi, rêvait d’acheter la superbe église « San Martinu », qui domine majestueusement le théâtre de verdure, pour en faire sa résidence secondaire. C’est Louis Bertignac, chaque fois qu’il passe aux Nuits, qui ne peut s’empêcher de jouer les « Cendrillon » en prolongeant systématiquement son séjour. C’est le regretté Marcel Dadi, virtuose du picking, qui en rajoutait une couche : « Ce que j’aime le moins à Patrimonio, c’est quand il faut repartir. »
À Patrimonio, les hommes s’accordent, les nuits s’arpègent et le temps s’étire autrement.
- photo ©Fred-Dupertuys -
Au programme :
- le 18 juillet - Antonio Rey et The Waillers
- le 19 juillet - Tom Leeb et les Golmen
- le 20 juillet - Cobi et Christophe Maé
- le 21 juillet - Tonny Emmanuel et les Gypsy jazz messengers
- le 22 juillet - Johnny Callagher et Pascal Obisco
- le 23 juillet - Ko Ko Mo et le Royal republic
- le 24 juillet - Matteo Mancuso et Mike Stern / Randy Becker group
- le 25 juillet - Sandrine Luigi invite Juan Carmora pui Pomme