USA : salaires et immigration.

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Les nouveaux venus contribueraient à créer de la pauvreté chez les immigrants venus avant eux.

Deux universitaires américains ont assez récemment publié une étude analysant les raisons sur la montée des inégalités de revenu aux États-Unis depuis 30 ans. Ils se sont efforcés de mesurer l’impact de l’immigration.

« L’apport de main-d’œuvre étrangère a représenté la moitié de l’augmentation de la population active, la part des immigrés passant d’un peu plus de 5 % en 1970 à près de 15 % aujourd’hui.

Globalement, cet apport de main-d’œuvre étrangère n’a eu qu’un effet marginal sur les salaires des nationaux puisqu’on ne lui impute qu’un manque à gagner de 3 % sur 20 ans. Lorsque l’on regarde les choses dans le détail, les résultats diffèrent.

L’impact le plus important a concerné les immigrés déjà présents sur le marché du travail américain. Alors qu’en 1980, au sein de la population des non-diplômés, immigrés et nationaux percevaient approximativement le même salaire, vingt-cinq ans plus tard les premiers gagnaient en moyenne 15 % à 20 % de moins que les seconds. Les nouveaux immigrés peu qualifiés ont occupé en effet des emplois dans des secteurs où la proportion d’immigrés était déjà forte (bâtiment, hôtellerie-restauration, entretien de jardins…).

Par ailleurs, l’appel à la main-d’œuvre a eu un effet positif sur les salaires des cadres, contribuant par là, parmi d’autres facteurs, à la montée des inégalités au sein de la société américaine ». En résumé, les riches sont devenus plus riches, les pauvres plus pauvres, les classes moyennes de plus en plus tirées vers le bas.

Cette hypothèse a déjà fait l’objet de plusieurs études et chaque fois a été démontré le même mécanisme pervers. Les anciens immigrés ne sont pas les derniers à les dénoncer car, ils se rendent vite compte, qu’une fois installés et en règle, il n’est pas leur intérêt de voir l’immigration continuer à progresser…

Ce processus est-il le même en France et dans les pays européens vers lesquels se dirigent les candidats à l’immigration ? Comment et pourquoi, ne le serait-il pas ? D’autant plus dans les pays dont les résidents, à l’instar de tous les habitants, bénéficient de protections sociales importantes. D’autant plus que le chômage qui avait stagné, s’est remis, avec l’aide des traders véreux de Wall Street et d’ailleurs, à progresser.

Têtu comme deux mules, Jacques Attali continue néanmoins à affirmer que « la France a besoin d'immigration » pour résorber les besoins de main-d'œuvre dans certains secteurs économiques et pour contribuer au financement des retraites. Il préconise d'augmenter l'attribution de visas, de les attribuer plus facilement aux étrangers venant pour raison professionnelle. Il insiste : « Il faut s'ouvrir aux travailleurs de l'Europe de l'Est, aux Chinois, aux pays d'Afrique ».

Cela est-il bien raisonnable alors que nous ne sommes pas encore capable de mette en place une politique d’immigration par quota, du type de celle choisie et prônée par Nicolas Sarkozy ? Elle serait basée sur les besoins réels en main d’œuvre spécialisée. Elle devrait logiquement s’appuyer aussi sur la résorption des offres d’emplois qui ne trouvent pas de candidats. Tout aussi logiquement, ces emplois devraient être pourvus par des demandeurs d’emplois… locaux. Mais la logique n’est pas forcément l’argument le plus en faveur chez nos gouvernants… L’opposition a une large part de responsabilité dans la mesure où, par pure démagogie, elle abonde dans le sens d’accueillir toujours davantage d’immigrés, poussant la majorité au pouvoir à la faute, la forçant elle aussi dans le cycle infernal de la démagogie. La démagogie, voilà bien là une valeur partagée par tous nos gouvernants et leurs challengers !