Cannes. Archives politiquement incorrectes…

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Dans la perspective de la candidature en juin 1995 de Michel Mouillot, une liste de soutiens à son élection avait circulé. Elle était réapparue en 2002 dans la boîte aux lettres de quelques Cannois dubitatifs. Cet exemplaire en mauvais état avait été raturé mais la composition de cette liste reste assez édifiante… Pour la petite histoire, Michel Mouillot avait été réélu au premier tour cette année-là.




La liste du Comité de soutien pour la réélection de Michel Mouillot à Cannes en 1995, a circulé dans certaines boites aux lettres courant 2002 alors que les urnes avaient, en mars de l'année précédente, désigné Bernard Brochand comme maire de la cité des Festivals. Aussitôt nommé, ce dernier avait multiplié ses attaques contre Michel Mouillot et Maurice Delauney (qui ne s’étaient pourtant pas représentés) et « les 40 voleurs » (comprenez les membres du conseil municipal précédent). Il avait notamment battu Gilles Cima arrivé deuxième avec 19,44 % des voix. Celui-ci avait été élu sur la liste de Michel Mouillot en 1995...


Alors pourquoi cette liste est-elle réapparue ? Sans doute pour montrer, voire dénoncer, la versatilité de certaines personnalités qui composent la société civile, prompts à se ranger du côté des vainqueurs et à trouver aux vaincus pour les torts possibles et imaginables… Un réflexe bien compréhensible lorsqu’il s’agit de faire fonctionner son commerce en bonne intelligence avec la majorité en place, d’être de nouveau personna grata et invité à la cour...


Ce ne fut donc pas une surprise de retrouver dans cette liste présidée par l'Ambassadeur Maurice Delauney des représentants de tous les secteurs d’activité. Des médecins (Dr Claude Beyassayac, Dr Marc Saramito, Dr Jean-Pierre Jardy), des avocats (Me Baillon-Dhumez, Me Alex Baussy, Me Jean-Claude Canavese), des présidents d'associations (Daniel Alessio, Angela Bruno), des représentants de communautés (Maurice Barenfeld,) des membres des médias (Fernand Dartigues, Paul Pacini, Jacques Sallebert), des plagistes (Marc Chavanne), des directeurs d'école, des joailliers (Jean-Pierre Venou, Martine Julian), beaucoup de taxis, de restaurateurs et d’hôteliers (Michel Andreani, Roland Ariza, Alain Roy), des commerçants, des chefs d’entreprise (Gérard Rodriguez, Lenny Spanberg, Bernard Trabaud, Jean-François Tonner, Jean-Marc Chiappini, Arlette Armarolli), des personnalités diverses et variées comme Nicolas Joyansen, Lucette Bellini, Gabriel Tacchino, Philippe Bender, Pierre Canto, Rosella Hightower, Annie Courtade… Et si plusieurs partisans déclarés de l'époque Mouillot, sans parler des membres élus de sa majorité, se retrouvèrent sur d'autres listes dont celle de la majorité actuelle, certains diront qu’après tout, ils ont su faire preuve de... pragmatisme.


On pourrait même, en y regardant de plus près, composer plusieurs listes. Celle de ceux qui n’ont pas oser refuser d’en faire partie, de ceux qui, pour se faire dédouaner ont prêté rapidement allégeance aux gagnants, de ceux encore qui sont restés fidèles à la parole donnée et de ceux enfin qui, discrètement, cultivent la nostalgie d’une époque qui fut... kennedienne. Chacun se fera son petit scénario et cochera les cases...