Cannes. La Croisette a 120 ans…
En juin 1999, le président de « Cannes Prestige », Jean-Pierre Venou, avec le soutien du maire Maurice Delauney, fêtait les 100 ans de ce mythique boulevard qui aurait pu aussi bien être lui aussi anglais, en référence à la promenade niçoise. Ce fut l’occasion d’une mémorable et somptueuse Garden party, d’un défilé de voitures anciennes symbole en soi des années glamour, d’une Grande régate organisée par le Yacht club de Cannes, de Joutes provençales, d’une compétition de volley-bal et d’un concours de boules.
- l'affiche signée Remy Porentru -
« Cannes,
selon les historiens, a mille ans d'existence. Ce serait en l'an
de grâce 999, dans l'anse de Canuae, sur la colline dominant ce
fief sauvage et jusqu'alors inhabité de la vaste seigneurie
de Rodoard, Prince d'Antibes et fondateur de la puissante Maison
de Grasse, qu'auraient été construits les premiers bâtiments
de la commune : un château fort et quelques abris de
pêcheurs.
Neuf siècles plus tard, au bénéfice d'une
envolée urbaine suscitée par un lord Anglais et
une communauté d'aristocrates étrangers en villégiature,
le modeste village de pêcheurs opérait son extension de cité
balnéaire dans une véritable frénésie immobilière.
Le train, arrivé en gare de Cannes en 1863, fut l'incontestable vecteur de cette urbanisation accompagnant l'engouement des Rois, des Princes et de leur entourage. Et c'est au train, ou plus exactement à la société P.L.M. des chemins de fer, que l'on dut, indirectement, l'aménagement du chemin du rivage conduisant vers la pointe de la presqu’île où, jadis, était implantée une petite croix.
La
France vivait son second Empire et Eugénie, épouse de Napoléon III
et grande amie de Prosper Mérimée, se voyait honorée en terre
cannoise d'une avenue naissante, baptisée de son nom. Le
Boulevard de l'Impératrice, pourtant, n'allait pas résister
aux soubresauts de l'Histoire et à l'avènement de la IIIème
République. En 1899, sous la Présidence d'Émile Loubet,
l'honneur fait à Eugénie avait été gommé et c’est dans
une totale indifférence que s'achevèrent les travaux
d'agrandissement du Boulevard de la Croisette... »
Quelques décennies plus tard, La Croisette a pris, pour le meilleur et pour le pire, le virage d’un siècle nouveau avec toutes les caractéristiques qui s’y rapportent. Il y a les nostalgiques qui au fil des temps disparaîtront, restera pour les accompagner les historiens et les documentalistes. Les nouveaux venus ne regardent que vers l’avenir et se félicitent des paquebots de croisière dans la baie de Cannes, des soirées électroniques tandis que les youtubeuses en remettent une couche...
- La Croisette avant La Croisette, "l'Hôtel de la Plage", peint par Edouard Michelin,vers 1880 -