Si « le tabac tue », l’industrie éponyme se porte bien...

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Une nouvelle campagne de l’OMS, « Stop aux mensonges », met en lumière les tactiques de l’industrie multi-billionaire du tabac pour influencer les politiques de santé publique. Rappelons au passage que si d'un côté, les méfaits du tabac coûte des millions à notre système de Santé, les taxes sur la vente du tabac rapporte cette année à l'Etat 13,7 milliards €. Soixante millions de moins que l'année dernière pour être honnête.

Le mégot faisait déjà un tabac en 1997 !


L’industrie du tabac tente d’interférer avec le droit des pays à protéger la santé de la population en poursuivant les gouvernements en justice ou au moyen d’incitations financières et en nature visant à influencer les politiques de lutte antitabac. Face à cette ingérence, l’OMS aide les pays à défendre des mesures de lutte antitabac qui soient fondées sur des données probantes.


L’industrie du tabac continue de mentir au public en utilisant différentes voies pour diffuser de fausses informations, par exemple : 

  • des groupes de façade et des tiers ;
  • des influenceurs sur les médias sociaux ;
  • des événements sponsorisés ;
  • le financement de scientifiques et de recherches biaisées ;
  • le soutien aux initiatives de responsabilité sociale des entreprises.

Consciente des efforts inlassables déployés par l’industrie du tabac pour commercialiser ses produits auprès des groupes vulnérables, en particulier les jeunes, l’OMS s’est engagée à dénoncer les tentatives de l’industrie d’affaiblir les politiques de santé et appelle les décideurs à rester fermes face à l’influence qu'elle cherche à exercer. La Convention-cadre pour la lutte antitabac compte 183 Parties qui se sont engagées à agir en ce sens dans le cadre de ce traité mondial en matière de santé.  

L’industrie du tabac ment depuis longtemps au public ; elle est même allée jusqu'à affirmer que la consommation de tabac ne cause pas le cancer du poumon. Aujourd’hui, nous savons que le tabac est à l’origine de 25 % du total les cancers et qu’il tue plus de 8 millions de personnes chaque année. Pourtant, l’industrie continue de commercialiser ce qu’elle appelle des produits « nouveaux » et « plus sûrs », dont nous connaissons les effets nocifs pour la santé, et de produire chaque année des milliards de cigarettes. 


Alors que la moitié des consommateurs de tabac meurent prématurément, le maintien du marché du tabac et de la nicotine repose en grande partie sur le recrutement de nouveaux consommateurs chez les jeunes, et les fabricants de tabac emploient de multiples tactiques pour gagner leur confiance et susciter leur intérêt dès leur plus jeune âge.

Les cigarettes mentholées et aromatisées ou encore les cigarettes électroniques « saveur bonbon », au design accrocheur, ont contribué à populariser ces produits auprès de la jeune génération, bien souvent sans que les consommateurs soient informés de leurs effets négatifs sur la santé.


L’industrie du tabac investit d’énormes sommes d’argent dans le lobbying contre les politiques antitabac et finance des organisations qui défendent ses intérêts. Si l’on ne s’y attaque pas, ces tactiques peuvent avoir des conséquences très graves sur la santé publique. De plus, la production et la consommation de produits du tabac et de produits à base de nicotine ont des effets en cascade dans d’autres domaines de première importance comme l’environnement, la santé mentale et le travail des enfants. 

[NDLR : il faut saluer l’initiative du maire de Cagnes-sur-mer qui a interdit de fumer sur toutes les plages… publiques de la ville. Bientôt suivi par le maire de Nice qui ne veut plus de mégots sur ces galets...]