Après le Père Noël, Coca-Cola, sponsorise les Jeux Olympiques…
Ce n’est pas la première fois et pas sûrement pas la dernière que la célèbre marque se sert d’une manifestation d’ampleur internationale pour imprimer sa marque et écraser la concurrence. Les JO d’Atlanta en 1996, avait marqué l’apogée du groupe. Ainsi la firme Coca-Cola, basée dans cette ville, consacra 125 millions de dollars pour sa publicité durant les Jeux. Notamment, pour 40 millions de dollars, elle obtint le droit d'être le fournisseur exclusif de boissons dans les enceintes sportives.
Coca-Cola, sponsor des JO 2024, vient d’être désigné premier « pollueur plastique au monde » pour la sixième année consécutive, selon l'audit de marque international 2023 de Break Free From Plastic. L'audit annuel des marques a établi ce verdict à partir d’une initiative communautaire participative dans laquelle les déchets plastiques des marques sont rassemblés, comptés et documentés afin d'identifier les entreprises responsables de la pollution plastique. En 2023, 250 audits de marques ont été réalisés par 8 804 bénévoles dans 41 pays. Ensemble, ils ont collecté et contrôlé 537 719 déchets plastiques. Les participants de 97 organisations de la société civile ont documenté 6 858 marques de 3 810 sociétés mères.
Les filtres de cigarettes sont en acétate de cellulose (un plastique) polluent le plus de pays. Le critère du nombre de pays pollués est déterminant dans le classement. Aussi, The Coca-Cola Company conserve sa position de premier pollueur pour la sixième année consécutive, établissant un nouveau record avec un total de 33 820 déchets plastiques - le chiffre le plus élevé pour l'entreprise depuis le début du projet et une présence de déchets dans 40 pays sur les 41 mobilisés en 2023. A noter, même s’ils étaient présents dans moins de pays (30), les déchets plastiques de la marque PepsiCo ont été plus nombreux en unités que ceux de la société Coca-Cola.
Les principaux pollueurs plastique mondiaux 2023 sont : The Coca-Cola Company, Nestlé, Unilever, PepsiCo, Mondelēz International, Mars Inc, Procter & Gamble, Danone, Altria /Philip Morris et British American Tobacco. Le rapport constate également une multiplication des actions en justice contre les grandes entreprises, avec des procès intentés contre Danone, Coca-Cola et Nestlé en Europe.
En France, quatre associations (MerTerre, No Plastic In My Sea, Objectif zéro plastique et Wings of the Ocean) ont organisé 14 ramassages sur sites (bord de rivière, bord de mer, milieu urbain), 5 800 déchets en plastique ont été recensés, majoritairement des mégots et des bouteilles. A noter que les ramassages en bord de mer n’ont pas permis d’identifier correctement les marques sur les mégots ; aussi la part des mégots de cigarettes est, sans doute, sous-estimée.
Les marques (quand elles étaient visibles) les plus retrouvées sont : Groupe Alma (Cristaline...), Altria /Philip Morris International (Marlboro, Philip Morris, Chesterfield), Groupe Coca-Cola ou Coca-Cola Euro-Pacific Partners- (Coca, Capri Sun, Innocent), Ferrero Groupe (Kinder...), Suntory (Oasis, Orangina, Schweppes), PepsiCo (Lipton, Lay’s, Tropicana), Danone (Evian, Volvic, Badoit), Japan Tobacco (Winston, Camel...), Haribo (Haribo, Maoam), Carrefour.
Au vu de la récurrence des mégots et bouteilles en plastique lors des ramassages, les associations françaises mobilisées appellent à une application ferme de la loi AGEC (anti-gaspillage et pour une économie circulaire), notamment :
- la réduction de 50% des bouteilles plastiques mises sur le marché en 2030 par rapport à 2018,
- une attention toute particulière sur la réduction des plastiques à usage unique pendant et après les Jeux Olympiques (héritage),
- la réduction de 40% des mégots jetés à terre entre 2021 et 2027, objectif fixé à l’éco-organisme Alcome, avec une réduction de 20% déjà attendue fin 2024.
Au plan mondial, le mouvement Break Free From Plastic appelle les entreprises de biens de consommation à :
- révéler leur utilisation de plastique en fournissant des données publiques sur le type et la quantité
- d'emballages utilisés sur les différents marchés et sur les produits chimiques contenus dans ces emballages,
- cesser de soutenir de fausses solutions telles que l'incinération du plastique et le recyclage chimique
- repenser les modèles d'entreprise en s'éloignant des emballages à usage unique, y compris dans de
- nouveaux matériaux tels que les plastiques biosourcés ou compostables,
- investir dans des systèmes accessibles et abordables de réemploi, de recharge ou de livraison de produits sans emballage sur tous les marchés, tout en garantissant une transition équitable pour les travailleurs.
Nota bene : outre les déchets engendrés, les colas et autres sodas, par leur consommation quasi journalière, sont responsables de graves troubles de la santé. La Nash, maladie du soda atteint le foie un peu à la manière des oies gavées. Elle déclenche du diabète, des cirrhoses... et du surpoids voire de l’obésité. Phénomène d’une ampleur mondiale, il touche en France plus de 200 000 personnes. Pour avoir vécu au Mexique, j’ai pu mesurer les dégâts. C’est catastrophique. Pas un repas sans la bouteille de coca sur la table. Il est vrai qu’un litre de coca est moins cher qu’une litre d’eau… CQFD !