Pégomas. Une école à l’heure paralympique…
Les Jeux Olympiques passionnent un large public et l’École Internationale Bilingue privée Campus de Pégomas a voulu que ses jeunes élèves les découvrent de façon la plus directe possible, en invitant divers athlètes olympiens de la région. Après la régatière Louise Cervera qui a participé aux J.O. de la Jeunesse, ce fut au tour de Marc Pirinoli de venir évoquer ses participations aux Jeux de Barcelone et d’Atlanta. Et, c’est en vidéo-conférence que Ekaterina Avramova avait, en anglais, parlé de sa participation aux J.O. de Londres en 2012 et de Rio en 2016.
- Annouk Curzillat et Céline Bousrez -
La semaine dernière ce fut à la triathlète Céline Bousrez de venir partager ses émotions avec les élèves. Celles qu’elle avait ressenties aux Jeux Paralympiques (JOP) de Tokyo 2020. Elle y avait accompagné Annouck Curzillat, athlète non-voyante et avec elle, obtenu dans les derniers mètres d’un paratriathlon particulièrement disputé, une très belle médaille de bronze… Céline était la parfaite intervenante dans la mesure où elle est elle-même enseignante. Professeur des écoles depuis 25 ans, elle est plus spécialement chargée de remplacer les maîtresses absentes pour de courtes durées. L’Éducation nationale lui permet par ailleurs de poursuivre son entraînement d’athlète de haut niveau. Elle intervient régulièrement aussi dans les écoles du primaire afin de faire partager son expérience d’athlète ayant participé à la plus grande compétition sportive au monde. L’occasion aussi, essentielle pour elle, de sensibiliser les enfants au handicap, en leur expliquant qu'on peut être différent mais qu'on peut faire des choses comme tout le monde et même des choses extraordinaires comme de participer aux Jeux paralympiques...
Céline s’était donc rendu l’autre jour dans une classe de Ce2 de l’École Internationale Bilingue privée Campus de Pégomas. Elle brossa rapidement son parcours. D’abord coureuse à pied, spécialiste des longues distances, elle découvre par hasard le triathlon. Une discipline très exigeante puisqu’elle consiste à enchaîner une épreuve de natation, une de cyclisme et de finir par une épreuve de course à pied. Le tout sans aide extérieure et sans arrêt du chronomètre lors du changement de discipline. Céline, parfaitement à l’aise sur un vélo et en course à pied, participe à des duathlons, remportant 3 années d’affilée le titre de championne de France. En 2019, elle est contactée par l'entraîneur national de paratriathlon, qui lui propose d'être guide d’une non-voyante. Le projet l’emballe. Elle y consacre toute son énergie et ce malgré un grave accident de vélo... jusqu’à ce fameux jour où, Annouck et elle résistent au retour de la concurrente anglaise mal-voyante et son guide pour décrocher le Graal, la médaille de bronze.
Céline expliqua ensuite le déroulement du paratriathlon et demanda aux élèves d’imaginer comment on fait du triathlon en étant aveugle. Les enfants ne manquent pas d'idées… Céline a pris soin d’amener avec elle tout le matériel utilisé lors des Jeux. Notamment le lien qui relie les deux athlètes par la cuisse lors des 750 mètres nagés en crawl et cet autre qui les lie au poignet pendant la course à pied, longue de 5 km. Entre ces deux épreuves, les deux partenaires ont effectué... 20 km en vélo tandem.
Céline poursuivit en montrant aux élèves un diaporama photos et vidéos où l'on voit les autres paratriathlètes de l'équipe de France. Ce qui conduit à poser un certain nombre de questions : comment faire du triathlon lorsqu'on est en fauteuil roulant ? Lorsqu'on est amputé ? Lorsqu'on est paralysé d'un bras ? Mais rien ne vaut n’est-ce pas d’en faire l’expérience. Ainsi, les élèves sont mis en situation. Placés en binôme, un enfant les yeux bandés et un autre lui servant de guide, ils effectuent un parcours mis en place dans la classe : on passe sous la table, on fait un slalom, on trottine. Les enfants prennent ainsi conscience de la difficulté de ne pas voir mais aussi de celle de mener à bon port son partenaire, grâce à une indispensable confiance acquise par un travail en commun.
Céline en profita pour aborder toutes les valeurs du sport, très importantes à ses yeux : le dépassement de soi, le partage, la solidarité, complétées par celles du mouvement paralympique qui sont : courage, détermination, inspiration, égalité. Et d’insister, dans la… foulée, sur ces fameux « Agitos » qui symbolisent les Jeux paralympiques. Ils signifient en latin : le mouvement et la volonté de ne jamais abandonner, cette volonté même qui anime ces sportifs en situation de handicap, exemplaires de résilience.
- Pour la petite histoire, les Jeux Paralympiques commencent en 1948 dans un hôpital militaire britannique. Sir Ludwig Guttmann, un neurologue, cherche un moyen d'accélérer le rétablissement de ses patients paraplégiques, tous vétérans de la Seconde guerre mondiale. Il imagine pour eux des épreuves sportives au moment même où se déroulaient les J.O. de Londres. « Il fallait leur redonner leur dignité et en faire des citoyens heureux et respectés. » Mais ce n’est que bien plus tard que ces para-épreuves gagneront leurs lettres de noblesse, trouveront un public et deviendront inséparables de la manifestation sportive relancée en 1896 par Pierre de Coubertin. Ce n’est qu’en 1988, à Séoul, que les Jeux Paralympiques d’été ont lieu pour la première fois sur les mêmes sites que les J.O. - la boucle est bouclée !